Andrew Niccol en seulement 2 films: "Truman show" et "Bienvenue à Gattaca", s'est fait une réputation d'auteur de science-fiction qu'il affirma dans "S1mone". Mais lorsqu'il écrit "Lord of war" sur les trafiquants d'armes, plus besoin de SF, la réalité la surpasse déjà et son script s'approche alors plus du cinéma de Scorsese ou Stone. Son plus gros casse-tête va être de financer son projet en pleine ère Bush avec le spectre de la guerre en Irak qui débutera durant le tournage. Tous les studios refusèrent ce sujet trop épineux aux USA et Niccol dut se tourner vers l'étranger pour trouver des sous. C'est finalement en France qu'il trouvera quelqu'un d'assez fou pour relever le défi (Philippe Rousselet), qui va monter un financement international. C'est donc avec une certaine fièreté qu'on peut considérer ce film comme français.
Le scénario béton va à 100 à l'heure en multipliant les références historiques jusqu'à l'overdose vous obligeant le revisionage de certaines séquences. Le rythme prend vite et ne vous relanche plus avant la fin où vous aurez la sensation de sortir d'un cour de politique accélérée. Cette richesse scénaristique se base sur beaucoup d'anecdotes émanant de véritables trafiquants d'armes qui furent pour beaucoup dans la réalisation du film, car la quasi totalité des armes visibles dans le film sont véritables. Kalachnickovs, camions, tanks, hélicoptères, avions ont tous été loués ou achetés parfois à de véritables trafiquants, excité à l'idée que l'on fasse un film sur eux. L'ironie, qui prouve l'utilité d'un tel film et la gravité de la situation mondiale, veut que l'achat de toutes ces armes couta moins cher que d'en fabriquer des factices. Après avoir relancé le vrai film de science-fiction, Niccol renoue avec le vrai film politique comme ceux de Costa-Gavras et signe un des meilleurs film de l'année 2005. Une réussite incontestable et pourtant jamais récompensé, ni même nominé dans aucun festival, ni cérémonie. Les trafiquants d'armes ont encore de beaux jours devant eux...
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