Ce nouvel épisode de la saga "Hellraiser", sans renouer réellement avec l'univers crée par Clive Barker, l'exploite quand même de manière concevable pour une histoire d'aspect plutôt confuse mais parfois intéressante.
En effet, le script invite cinq jeunes gens, rongés par la culpabilité après la mort de l'un de leurs camarades adepte comme eux d'un jeu sur internet baptisé "Hellworld" (en hommage direct aux cénobites ), à une soirée dans un manoir, organisée justement par ce site. Mais leur hôte leur réservera bien des surprises.
Après une séquence d'introduction conviant le spectateur aux funérailles de ce jeune homme, dont l'origine du décès constituera une partie du mystère entourant l'intrigue, le métrage nous présente rapidement ses personnages principaux, le temps de dresser un bref portrait de ces jeunes adeptes de ce jeu vidéo ( dont nous ne verrons que de brèves images ) inspiré des "Hellraiser" et surtout, le réalisateur en profite quelque peu pour ironiser sur le succès rencontré par la franchise et l'engouement des fans de manière assez souriante et intelligente, tout en ne parvenant pas par contre à s'éloigner des stéréotypes pour n'imposer que les personnalités classiques d'usage osant même un humour potache déplaisant.
Ensuite, l'intrigue conduira les différents protagonistes à cette soirée placée sous le signe d'"Hellworld" mais en fait ressemblant à n'importe quelle soirée étudiante, si ce n'est le lieu choisi ( un manoir au style gothique volontaire ) et une vague subtilité avec l'introduction des masques anonymes qui ne serviront en fin de compte à peu de chose, mais heureusement, la petite visite guidée des lieux par son propriétaire ( interprété par le toujours convaincant Lance Henriksen ) sera plus convaincante ( les "freaks" dans leurs bocaux ) bien qu'un peu trop théâtrale.
Après cette assez longue mais jamais ennuyeuse mise en place, l'intrigue lancera véritablement son propos de manière relativement désordonnée, avançant des rebondissements parfois oniriques à la limite du saugrenu, dans le but évident de déstabiliser le spectateur ( mais sans y parvenir vraiment ), tout en faisant intervenir régulièrement les cénobites pour de courtes apparitions assez sanglantes mais rarement inventives ( sauf pour un premier meurtre rappelant les pièges du Jigsaw de "Saw" ) et en faisant preuve d'un érotisme sommaire plutôt porté sur les sous-entendus, avant qu'un final gentiment alambiqué mais peu crédible ne vienne expliquer les différentes situations proposées, mais en se croyant obligé de nous offrir un dernier twist surfait plus proche des premiers films de la saga.
L'interprétation est convenable, naturellement dominée par un Lance Henriksen inquiétant et bénéficiant de la présence de la très jolie Katheryn Winnick et la mise en scène de Rick Bota ( déjà auteur du précédent film de la série ) est assez vive, mais essaye de façon bien trop grossière et prévisible de générer ses effets de surprise et de créer un climat de tension qui ne s'épanouira jamais réellement.
Les effets spéciaux sont globalement probants, notamment pour quelques petits plans sanglants presque expansifs mais bien rares et le maquillage des cénobites est toujours réussi.
Donc, ce "Hellworld" supportera largement une vision, mais s'oubliera bien vite, en n'offrant que des temps forts sans réel enthousiasme pour un résultat qui ne fera pas date dans cette franchise décidément bien inégale !
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