C'est sans chercher le moins du monde à innover que ce "Darkan 3", dernier volet à ce jour de la franchise initiée par Sam Raimi, nous convie à une nouvelle aventure du justicier défiguré heureusement assez riche en action pour faire oublier une intrigue plus que simpliste.
En effet, le script replace le Darkman, toujours à la recherche d'une formule pouvant lui rendre définitivement son visage, face à un parrain de la drogue cherchant pour sa part à créer des surhommes à partir du travail scientifique du héros, afin d'asseoir sa domination sur la ville.
Après avoir replacé le justicier dans son contexte grâce à un petit rappel des faits antérieurs, évinçant naturellement toute référence au premier film de la saga, le métrage ne tarde pas à nous présenter le nouvel adversaire du Darkman, un trafiquant de drogue hautain et sûr de lui, dans la grande tradition des "méchants" véreux cinématographiques, mais à la personnalité bien trop transparente et rabâchée pour assurer une réelle présence à l'écran, qui va bien sûr être amené à en découdre avec le héros au fil d'une intrigue guère originale qui se contentera de reprendre à son compte les principaux éléments déjà exploités dans les épisodes précédents ( notamment l'usurpation d'identité faite par le Darkman pour déstabiliser ses adversaires ) pour une série de rebondissements trop souvent prévisibles ( les intentions de la scientifique du début du métrage ) proposant quand même une action soutenue et sans temps morts, même si bien des situations resteront d'une crédibilité douteuse ( le peu d'adresse des ennemis du Darkman qui auront beau lui tirer dessus et vider des chargeurs entiers sans jamais réussir à le frôler ne serait-ce qu'une seule fois ! ).
Hélas, l'ambiguïté du personnage principal et son regard désabusé sur l'humanité, qui faisaient en partie la force du métrage de Sam Raimi ont quasiment complètement disparus ici, avec de rares soubresauts bien vite expédiés, au profit de bons sentiments extrêmement simplistes qui n'arriveront pas à soulever l'approbation du spectateur.
Quant à l'esprit "comic books" auparavant si bien retranscrit, il ne se manifestera que partiellement, principalement lors de scènes de rêves du héros, et lorsque ses pensées seront rapidement visualisées.
L'interprétation est assez convaincante, même si Arnold Vosloo ne parviendra toujours pas à faire oublier Liam Neelson dans le rôle principal, et Jeff Fahey surjoue de façon bien trop visible dans le rôle du méchant de service.
La mise en scène du réalisateur est plutôt vivante, en suivant bien l'action, tout en demeurant très formelle.
Les effets spéciaux sont probants, avec un maquillage du Darkman toujours réussi, tout comme les quelques petits plans très vaguement sanglants ( dont une décapitation assez comique ) rapidement placés dans le métrage.
Donc, ce "Darkman 3" se laissera suivre sans réel ennui, mais semblera bien convenu et périssable !
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