C'est de Suède que nous vient ce "Tale of vampires" qui propose une originale variation sur le thème vampirique, tout en faisant preuve d'un humour certes parfois facile mais toujours souriant, et d'une certaine volonté graphique.
Le script débarque dans la nuit polaire suédoise d'une petite ville une femme médecin, nouvellement nommée dans l'hôpital local, et sa fille étudiante. Mais il se passe des choses étranges dans cet hôpital, notamment à cause des activités d'un étrange professeur expert en génétique.
La séquence d'introduction aura déjà de quoi surprendre en prenant place pendant la Seconde Guerre Mondiale pour suivre quelques soldats allemands égarés qui vont se retrouver aux prises avec des vampires dans une cabane isolée, par son sérieux et la présence d'une certaine tension qui hélas demeurera absente du reste du métrage.
En effet, la présentation des personnages restera plutôt classique, en introduisant cet énigmatique professeur bien au fait du problème vampirique qui sévit dans cette ville, tout en restant dans la lignée des "films de campus" pour suivre l'intégration de l'adolescente dans son nouveau cadre de vie.
Mais ensuite c'est de manière assez adroite ( quoique souvent prévisible ) que le film va réussir à mêler ses différentes sous-intrigues bien distinctes, tantôt plutôt sérieuse ( les déboires du nouveau médecin dans l'hôpital ), ou prêtant largement à sourire ( la transformation en vampire du jeune homme, et surtout cette très drôle séquence de repas au ton presque parodique ), quand ce ne sera pas du vrai délire légèrement gore ( le massacre à la soirée étudiante ), l'ensemble gardant un fil conducteur cohérent et innovant ( les pilules ) dans la propagation du mal, à défaut de présenter un suivi vraiment linéaire.
Alors bien sûr, l'humour omniprésent ne sera pas toujours percutant et connaîtra quelques ratés assez poussifs ( les chiens qui parlent ), mais globalement celui-ci sera suffisamment volontaire et bien orchestré, avec des idées loufoques et originales ( le nain de jardin qui servira de pieu ). Mais du coup, il ne faudra pas du tout s'attendre au moindre frisson, le métrage ne cherchant même pas à installer la plus petite parcelle de suspense ni de tension en se contentant de quelques effets de surprise peu probants.
En plus, le réalisateur, malgré une légère baisse de rythme au milieu du métrage qui heureusement rebondira de façon exaltée dans le dernier acte, adopte une mise en scène vive tout en utilisant ponctuellement des effets de style convaincants pour une action régulièrement renouvelée, sans négliger quelques clins d'oeil directs et généreux ( les ombres chinoises, par exemple ) en direction du spectateur, mais ne tient pas assez compte des spécificités nordiques offertes par le script, notamment au niveau de la nuit polaire qui ne servira finalement à rien.
L'interprétation est convaincante, même si les jeunes protagonistes présentent des traits de caractères stéréotypés mais sans excès, et les effets spéciaux du métrage sont excellents, aussi bien lorsqu'ils versent dans un gore sans outrance mais appuyé que pour des maquillages réussis et l'utilisation du numérique parvient à se montrer plus que discrète.
Donc, ce "Tale of vampires" aura de quoi séduire par ses nombreuses situations bien délirantes et drôles, ce qui permettra aisément de négliger ses petits défauts !
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