Ce "Girls school screamers" est un titre atypique dans le catalogue de la "Troma" par son sérieux affiché, pour une des premières incursions de la firme dans le slasher, après le bien plus gratiné "Mother's day" de Charles Kaufman, tout en accommodant le genre d'une dose de surnaturel.
En effet, le script met en scène sept demoiselles, étudiantes dans une école privée dirigée par des religieuses, se rendant dans le manoir d'un riche donateur décédé, afin d'y effectuer un inventaire des biens de ce dernier. Mais le passé trouble de la demeure va resurgir en impliquant directement les jeunes filles qui seront à tour de rôle les victimes de crimes mystérieux.
Après une séquence d'introduction très basique mais mettant tout de suite en avant le côté surnaturel à venir de l'ensemble, le métrage va s'attarder bien trop longuement sur la présentation de ces sept adolescentes, certes typiques mais évitant de justesse la caricature trop régulièrement présente dans le genre, tout en offrant un curieux mélange de pruderie et de "jeunisme", pour une succession de séquences de dialogues sans grand intérêt et de situations assez embarrassantes ( la partie de cache-cache ) ne parvenant aucunement à captiver pleinement.
La mise en place de l'intrigue mettra elle aussi bien du temps à s'affirmer et les coïncidences "étranges" renvoyant directement au passé de la maison et de ses occupants n'arrivera que très difficilement à avoir la moindre emprise sur le spectateur, avec des révélations progressives bien trop prévisibles et d'un classicisme simpliste ( le tableau ).
Mais alors qu'un ennui profond commençait inexorablement à s'installer, le métrage semble s'animer brusquement dans sa dernière partie, alignant des meurtres avec une régularité et une cadence élevée pour nous amener vers un final hélas bien vite expédié et peu clair, même s'il bénéficiera d'une mise en situation probante.
Donc, on l'aura bien compris, il faudra patiemment attendre le dernier acte du film pour que celui-ci gagne en intérêt, et non pas forcément pour les meurtres en eux-mêmes, ceux-ci restant d'un graphisme peu expansifs pour la plupart ( seule une électrocution bien improbable mais délicieusement généreuse sera un minimum gore ), tout en faisant preuve quand même d'un peu de brutalité ( le crochet ), mais plutôt pour un climat qui se montre en de trop brefs instants oppressant ( largement épaulé par une partition musicale adéquate ), même si on pourra aisément regretter des situations complètement sous-exploitées, telle cette main appartenant à une obscure créature des marais que nous ne verrons jamais, ou encore l'apparition de cette voiture d'un autre temps au contenu invisible mais apparement effroyable ( alors que la version présentée ici est censée être intégrale ).
Par contre, c'est avec un sérieux de tous les instants que le métrage va dérouler son intrigue, s'éloignant ainsi définitivement des autres films de la "Troma", tout comme en refusant de bout en bout à céder au moindre soupçon d'érotisme, pourtant facilement concevable avec la présence d'un casting essentiellement féminin.
L'interprétation est assez terne, sans emphase ni réelle prestance à l'écran et la mise en scène du réalisateur reste convenue, sans audace ni inventivité. Les quelques effets spéciaux sont plutôt soignés, mais resteront au final bien sages.
Donc, ce "Girls school screamers" se laissera voir grâce à son parfum très "eighties", mais ne procurera que de bien rares moments de satisfaction !
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