Reposant presque entièrement sur la notoriété de Bill Hinzman ( ici acteur et réalisateur ), qui fut le plus célèbre mort-vivant du classique du genre "La nuit des morts-vivants" de George A. Romero, ce "Flesh eater" en reprend largement la trame et les effets pour nous offrir une relecture terriblement opportuniste, certes fardée de nombreuses séquences sanglantes, mais surtout dotée d'un rythme bien trop mou pour réellement enthousiasmer.
Le script met en scène une bande de jeunes allant fêter Halloween en pleine milieu d'une forêt dans laquelle un ouvrier vient de libérer un mort-vivant prisonnier de son cercueil. Les meurtres s'accumuleront, faisant ainsi gonfler le nombre de zombies qui assiégeront les quelques survivants dans une cabane avant de s'attaquer à d'autres victimes.
Certainement conscient de la banalité de ses personnages, la traditionnelle bande d'adolescents allant faire la fête dans un endroit gentiment improbable, tout en ne pensant qu'à boire, fumer et plus si affinités, le réalisateur expédie leur présentation pour mieux mettre en avant la résurrection de ce zombie directement calqué sur celui jadis incarné dans le film de George A. Romero, en y ajoutant vaguement une dose de sorcellerie.
Ensuite, le métrage s'attachera à multiplier les assaut de ce zombie adepte des morsures à la carotide, créant de la sorte une mini armée de morts-vivants qui finiront bien entendu par s'attaquer ouvertement à nos jeunes, obligeant ceux-ci à se réfugier dans une cabane.
Mais alors que l'on pourrait être amené à penser que le film va s'orienter vers un long huit-clos toujours emprunté à "La nuit des morts-vivants", le métrage lance rapidement l'assaut et coordonne la mise à mort de la plupart des supposés "héros" pour mieux envoyer ses zombies à la recherche d'autres victimes, organisant quasiment le reste de l'intrigue autour de cette quête, jusqu'à ce que la police prenne les choses en main et lance des groupes de tireurs pour se débarrasser de cette menace.
Alors, même s'il avance régulièrement des scènes gores toujours volontaires, avec des morsures sanglantes, des éclatements de tête causées par des tirs de fusil, ou encore des étripages très graphiques, le métrage se fera surtout remarquer par les trop nombreuses références au classique du maître de Pittsburgh. Ainsi, outre bien sûr le look du mort-vivant vedette, des pans entiers sont ici recopiés plus ou moins fidèlement et l'on retrouve donc une ouverture de la "chasse aux zombies" extrêmement conforme, quoique bien plus longue, un final reprenant ouvertement le thème du film de 1968 et même la fillette contaminée fera penser à celle massacrant sa mère dans la cave, offrant ici aussi une des scènes les plus dures du film. Et même si l'auteur ajoute un zeste d'érotisme entièrement gratuit ( la douche, par exemple ), rien n'y fera et l'ombre de George A. Romero planera sur la totalité du métrage.
Mais cela ne sera pas trop gênant comparé à ce qui viendra contribuer largement à plomber l'ensemble, à savoir le rythme en demi-teinte entraînant le film dans une torpeur dont il ne sortira jamais, même lors de séquences violentes pourtant très graphiques. En plus, la mise en scène de Bill Hinzman est définitivement terne, sans effet et laisse bien trop souvent la caméra sans mouvement. Enfin, les différentes situations viennent s'entrechoquer sans réel souci de continuité, déstructurant ainsi une intrigue pourtant à l'origine bien linéaire.
L'interprétation n'apporte pas grand-chose à l'ensemble, et même si les interprètes semblent s'appliquer, jamais ils n'auront l'air véritablement impliqué par leur rôle.
Par contre, les effets spéciaux sont globalement très réussis dans une générosité de tous les instants et l'auteur semble avoir voulu en donner à ses spectateurs pour leur argent à ce niveau-là en concrétisant beaucoup de plans très saignants, n'hésitant pas à nous montrer les abominations commises avec un cadrage serré.
Donc, ce "Flesh eater", s'il verse bien trop facilement dans la copie éhontée, se laissera pourtant voir presque agréablement grâce à un gore bien présent, qui parviendra par moment à faire oublier le rythme défaillant de l'ensemble !
|