Jolie réussite que cette comédie douce-amère sur les affres de Ludovic, "fille manquée", et de sa gentille famille. La différence de Ludovic perturbe d'abord sa famille puis, par contagion, tout l'entourage amical et professionnel de ses parents. Après une crise prononcée, la tolérance et la solidarité se renouent. Le scénario explore ces thèmes avec franchise, un ton de fantaisie rêveuse et une approche naturelle et crédible des personnages. La chronique sociale contient juste ce qu'il faut de satire pour déjouer la mièvrerie, et les coups de théâtre sont distillés avec un remarquable sens du timing. Sous couvert de comédie familiale bon enfant, le film va jusqu'au bout de son sujet. Sujet non exempt de cruauté que le regard de Berliner assume sans compromis, se permettant même, à l'aide d'images numériques, de nous faire voyager dans l'univers de poupée Barbie de son héros. Fable sur l'hypocrisie des sociétés dites évoluées, Ma vie en rose mélange astucieusement les genres.
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