Issu du catalogue de la "Troma", ce "Luther the geek" ne s'accommode pourtant pas de l'univers propre à cette firme délirante, pour nous livrer un film plus classique et sans grande originalité.
Le script met en scène un meurtrier, libéré sur parole, qui va bien entendu recommencer à tuer, en s'acharnant sur une famille habitant une ferme isolée.
D'entrée, le métrage se propose d'éclairer son spectateur sur l'origine du mot "Geek", terme qui servait à désigner les bêtes de foire humaines dont la principale activité consistait à décapiter des poulets ou des serpents avec les dents, dans l'espoir de recevoir une pièce ou un verre de whisky.
La séquence d'introduction nous présente un gamin molesté lors du spectacle d'un Geek qui sera tellement fasciné par ce qu'il vient de voir qu'il en goûtera le sang frais du poulet décapité, posant ainsi les prémices d'une folie expliquée ensuite, lorsque le métrage perdra du temps avec la délibération d'une commission devant décider du sort d'un prisonnier, que l'on devine aisément être le gamin de l'introduction, pouvant espérer être libérer sur parole pour bonne conduite.
Ensuite, le film nous présentera justement ce Luther, libre, dont on pourra instantanément se demander comment il a pu être relâché devant son faciès ahuri et ses premières exactions sanglantes, sans oublier sa seule façon de communiquer faite de caquètements de poule qui auraient pu être comiques si le meurtrier ne présentait pas une allure sinistre et bien inquiétante.
Mais hélas, passée cette mise en condition satisfaisante, le métrage se contentera d'alimenter une intrigue très basique, oscillant entre le slasher et le survival, peinant à installer un climat de suspense à cause de redites constantes et ne nous offrant que de trop rares scènes gores ( quelques arrachages de gorge et basta ! ) jusqu'au final qui viendra achever le métrage sur une note indescriptible d'un comique volontairement absurde et bien dégénéré, relevant ainsi considérablement le niveau de l'ensemble.
Par contre, l'assassin parvient à lui seul à assurer un minimum le spectacle, doté d'un charisme en grande partie dû à l'interprétation probante d'Edward Terry et n'hésitant pas à avoir recours à une violence presque graphique, mais cela ne suffira pas à alimenter des rebondissements sans aucune envergure, régulièrement prévisibles et à l'exposition souvent bien trop longue ( la traque dans le poulailler ).
En plus, la mise en scène du réalisateur n'est pas vraiment inspirée ni habitée, donnant ainsi un rythme mollasson à l'ensemble et l'interprétation, hormis celle du personnage principal, flirte parfois avec l'amateurisme, ce qui sera le seul point mettant hélas en avant un budget que l'on devine quand même plus que limité.
Car en effet, les effets spéciaux sanglants du film restent de bonne facture, en étant volontaires et expansifs dans un gore bouillonnant, ce qui fera encore plus regretter leur nombre restreint.
Donc, ce "Luther the geek" se laisse voir sans véritable ennui, mais ne parviendra quasiment jamais à provoquer l'enthousiasme chez son spectateur, hormis bien sûr lors d'un final d'exception !
|