Réalisé par Brad Sykes, un spécialiste de la série Z à petit budget ( dont la série sympathiquement fauchée des "Camp blood" ), ce "Death factory" s'avère être un cran au dessus de ce type de productions, même s'il en porte quand même quelques stigmates.
Le script reste par contre terriblement basique, avec ces quelques jeunes se rejoignant pour une fête bien pourrie dans une usine désaffectée qui se révélera être l'antre d'une créature sanguinaire qui bien entendu s'acharnera sur ses victimes.
Après une déjà classique séquence d'ouverture nous offrant un premier massacre qui étonnera quand même par son aspect volontaire et bien gore, le métrage s'égare dans une présentation de personnages stupides et caricaturaux au possible, ne parvenant à diffuser qu'un ennui poli même si on sent bien que l'auteur cherche ici à jouer maladroitement avec un second degré poussif ( notamment dans les caractères stéréotypés de ses protagonistes ), et ce ne sera pas l'arrivée de cette petite bande de jeunes délurés dans l'usine abandonnée ( aux décors assez minables faisant plus penser à un quelconque squat qu'autre chose ) où a eu lieu le premier meurtre du film qui arrivera à générer la moindre tension, tant les situations exposées s'accumulent comme autant de redites au fort goût de déjà-vu et ce ne sera que lorsque les différents personnages vont commencer à se séparer à des fins lubriques que le métrage va réellement démarrer et prendre une autre dimension.
En effet, l'intrigue va alors enfin mettre en avant sa superbe créature, la véritable vedette du film, une sorte d'humanoïde techno-punk au féminin des plus agressives au look plus que graphique et dévastateur, pour une succession de scènes gores d'une efficacité évidente, généreusement expansives, parvenant ainsi à surprendre agréablement le spectateur par les méthodes employées par la créature qui n'hésite pas à lacérer furieusement ses victimes, ou encore à leur crever les yeux, quand elle ne les mord par carrément dans des bouillons de sang avant de lécher goulûment les plaies béantes.
Ensuite, le métrage diffuse par moment un semblant de suspense et voit son climat devenir insidieusement plus tendu, jusqu'au twist final qui sera certes plutôt basique mais aura quand même le mérite d'exister au milieu d'un script si simpliste.
Par contre, le métrage souffre quand même de ses faibles moyens, tant au niveau d'une interprétation sans relief quand elle ne flirte pas littéralement avec l'amateurisme le plus pitoyable ( même si le ex-hardeur Ron Jeremy vient ici faire un caméo comique dans le rôle d'un clochard victime du monstre et si Tiffany Shepis, une des égéries de la "Troma", est royale dans le rôle de la créature ), que dans la mise en scène du réalisateur, bien molle et peinant à insuffler au film le moindre rythme, avec des cadrages fixes généralement lourds et des mouvements de caméra bien souvent inexistants.
Heureusement, les effets spéciaux sont de bonne qualité, aussi bien dans la représentation de la meurtrière et dans de nombreux effets gores des plus probants.
Donc, ce "Death factory" compense largement ses faiblesses par une volonté forcenée d'en donner à ses spectateurs pour leur argent, en alliant un érotisme presque osé à un gore volontaire et débordant de vitalité !
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