C'est en s'efforçant de retranscrire une ambiance héritée de la célèbre firme "Hammer" que ce "Horror hotel" ( également connu sous le titre "La cité des morts" ) déroule son histoire de sorcellerie sans grande originalité mais plutôt efficace.
En effet, le script place une jeune étudiante fascinée par des cours relatifs à la sorcellerie dans un petit village isolé, où autrefois une sorcière fut brûlée vive sur le bûcher, afin d'y effectuer des recherches en la matière. Mais celle-ci ne tardera pas à disparaître, attirant l'attention de son petit ami et de son frère.
D'entrée, la séquence d'introduction, nous relatant la mort par immolation de cette sorcière en 1692, place le métrage sur un terrain gothique volontaire, avant de revenir à la modernité le temps de nous présenter ses personnages principaux, pour mieux ensuite laisser le spectateur s'imprégner de l'atmosphère étrange et presque menaçante de ce petit village oublié et suranné, constamment baigné d'une brume épaisse ( presque trop épaisse pour paraître vraiment naturelle ).
Et même si l'intrigue ne ménage pas certains poncifs du genre ( les avertissements du pompiste puis ceux du vieux prêtre ) et catalogue trop rapidement ses différents protagonistes, dont il est plus qu'aisé de savoir instantanément dans quel "camp" ils évoluent, le métrage parvient à installer dans sa première partie un petit climat de malaise, culminant lors d'une séquence de sacrifice bien classique mais toujours efficace, et ce malgré l'aspect plus que prévisible des différentes situations proposées.
La seconde partie du film, sera quand même moins palpitante en se basant sur l'enquête de l'entourage de la jeune femme disparue, en n'arrivant pas à instaurer le moindre suspense ( et pour cause, le spectateur connaît le sort réservé à la disparue et sait quels sont les coupables ), jusqu'au dernier acte, utilisant de façon remarquable une symbolique forte dans sa représentation du combat entre le Bien et le Mal, pour nous offrir une séquence finale très graphique dans son classicisme respectueux des traditions du genre.
Alors biens sûr, on pourra toujours regretter le manque d'originalité du métrage, qui se contente quelque part d'accumuler des situations déjà-vues, mais le traitement sérieux apporté ( même si quelques petites pointes d'un humour discret se mêlent harmonieusement à l'ensemble, le sacrifice de l'oiseau, par exemple ) arrive à donner une certaine respectabilité et une "authenticité" à l'histoire.
De plus, la beauté formelle des plans mettant en scène les personnages encapuchonnés ( lors d'une splendide traversée de cimetière, entre autres ) aide le métrage à conserver une certaine part de mystère, et surtout ces scènes se révéleront être d'une efficacité probante.
L'interprétation est assez commune, facilement dominée par un Christopher Lee impeccable et menaçant comme à son habitude, alors que la mise en scène du réalisateur est assez posée, donnant ainsi au métrage un rythme constant mais qui, sans être très vif, parvient à garder l'intérêt du spectateur intact de bout en bout.
Donc, ce "Horror hotel", sans jamais chercher à révolutionner le genre ni même à le renouveler quelque peu, s'impose comme une petite réussite formelle agréable à suivre !
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