C'est avec une certaine habilité que ce "Dark memories" ressasse le thème de la maison hantée, en l'agrémentant d'une sous-intrigue plutôt efficace mettant en place un psychopathe, mais sans hélas sortir vraiment des sentiers battus du genre.
En effet, le script nous présente une jeune femme venant d'hériter de la maison de sa grand-mère qui, avant de vendre cette demeure isolée dans les bois, décide d'y mettre de l'ordre. Son séjour sera bien entendu troublé par des visions semblant avoir un rapport avec un passé trouble, alors que l'homme à tout faire de la propriété devient de plus en plus entreprenant, situation qui ne va pas s'arranger avec l'arrivée de la jeune soeur de l'héroïne.
Le métrage se s'attarde guère sur la présentation de ses personnages pour tout de suite mettre le spectateur en condition lors d'une exploration de la maison familiale qui essaye assez vainement de faire monter la pression ( et pour cause, il ne se passe rien ! ), pour uniquement installer un climat d'attente qui ne tardera pas pourtant par la suite à être comblé par plusieurs situations amenant des apparitions, surnaturelles ou issues de l'imagination de cette jeune femme en proie à des cauchemars visualisés de manière probante.
Ensuite, l'introduction abrupte du personnage de cet homme bourru s'occupant de la propriété et des chevaux permettra au film de rebondir dans l'installation d'une relation ambiguë, encore accrue par l'arrivée de la jeune soeur allumeuse, créant ainsi un climat assez lourd de menace à la vue des intentions toujours équivoques de l'homme, sans pour autant que l'ensemble ne délaisse l'élément fantastique, toujours bien présent au gré des différentes situations.
Et c'est en mélangeant les deux intrigues que le métrage va donc aligner ses rebondissements, parfois porteurs de légers frissons sporadiques lors de quelques manifestations fantomatiques réussies, même si la plupart du temps celles-ci resteront trop prévisibles pour véritablement avoir de l'effet.
Mais la violence n'est pas occultée par ces phénomènes et le métrage se montrera presque généreux dans son dernier acte, diffusant une brutalité graphique volontaire, avant de nous réserver un twist des plus convenus venant clore le film d'une manière insatisfaisante au possible et bâclée, tout en laissant sans vraie réponse les principales questions soulevées ici, même s'il aura la faculté d'expliquer certaines situations qui pouvaient sembler peu crédibles sur le coup.
Si le rythme du métrage n'est pas très vif, le suspense est par moments bien présent et une tension certaine parvient à s'installer, notamment dans une seconde partie bien plus expansive.
L'interprétation est convaincante, avec un Tom Sizemore bien à l'aise dans son rôle trouble face à une Gina Philips la plupart du temps crédible.
La mise en scène du réalisateur apporte un "plus" non négligeable à l'ensemble, en accommodant son film de cadrages étranges et en utilisant à bon escient ses effets, lors de séquences cauchemardesques ayant le don de pervertir la réalité de manière probante.
Donc, ce "Dark memories", en dépit d'un certain classicisme avéré et d'un final raté, réussit à impliquer son spectateur et à maintenir l'intérêt de bout en bout !
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