C'est en ne prenant les faits relatés dans son prédécesseur que comme prétexte que ce "Ripper 2" cherche vaguement à innover dans le "slasher" en y introduisant de manière récurrente un aspect onirique.
En effet, le script replace l'héroïne de premier film, Molly Keller, au centre d'une expérience visant à la débarrasser de sa psychose, elle et d'autres jeunes gens ( ce qui permet au métrage de mettre en scène l'obligatoire bande de jeunes typique des films du genre ) au moyen d'expérimentations mentales au cours de rêves.
Après une séquence d'introduction rappelant au spectateur le lien avec le premier "Ripper" et sa parallèle avec le personnage de Jack l'éventreur ( qui sera d'ailleurs par la suite le grand oublié de cette séquelle ), le métrage se focalise sur son personnage principal le temps d'essayer de nous présenter ce programme scientifique confus mais ayant l'avantage de déjà brouiller la limite entre le rêve et la réalité, avant de placer "enfin" l'inévitable galerie de personnages ( très vite mis en situation, nous évitant ainsi une bonne partie des stéréotypes d'usage ) composant le groupe de jeunes sur lequel va s'acharner un mystérieux assassin, au cours des différents rebondissements proposés par le métrage.
Et si le film cède volontiers aux figures de style obligées du sous-genre, avec des courses-poursuites nocturnes dans ce chateau ancestral où ont lieu les expériences, mais également dans une boîte de nuit SM ( ce qui nous vaudra une séquence d'un érotisme se voulant déviant, mais au final bien sage ! ), il utilise de façon assez probante son élément onirique pour tenter de déstabiliser son spectateur par un va-et-vient incessant entre les deux mondes, mais aussi pour faire passer et voir même pour se gausser des poncifs du genre ( les torches ne fonctionnant jamais, par exemple ), sans toutefois réussir à installer le moindre suspense, ni la plus petite parcelle de tension, tant les situations ont un goût de "déjà-vu" gâchant quelque peu le plaisir procuré par les apparitions d'un meurtrier au look terriblement graphique et plutôt bien mis en valeur par le réalisateur.
Et si la chute finale n'aura rien de surprenante dans sa banalité, elle aura au moins l'intérêt de jouer avec les faux-semblants sur la réalité des différents personnages, tout en demeurant quand même bien trop prévisible.
Le métrage peut aussi s'appuyer sur des décors flamboyants, en effet, en situant son action à Prague, le réalisateur bénéficie des extérieurs naturels remarquables lors de la visite de la ville ( même si celle-ci n'était pas vraiment obligatoire ! ), et les intérieurs du chateau et ceux de la séquence d'introduction ( notamment dans la tanière de Jack l'éventreur ) sont ancrés dans un style gothique plutôt bien maîtrisé.
Mais hélas, l'ensemble fait quand même terriblement fouillis, et cette volonté de faire douter le spectateur sur la véracité de qu'il voit est trop souvent utilisé pour ainsi finir par devenir presque lassante à cause de ces trop nombreux retours dans une "réalité" elle aussi incertaine.
Enfin, le métrage reste désespérément sage au niveau du gore, se contentant de nous dévoiler quelques plaies timides sans aucune originalité, et l'interprétation est sans relief ni emphase.
La mise en scène est quant à elle vive et alerte, utilisant une caméra bien mobile, mais les effets visuels "clippesques" n'apportent rien et desservent même les interventions du meurtrier.
Donc, ce "Ripper 2" se laisse suivre sans aucune difficulté, mais se révèle être au final bien inoffensif et superficiel !
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