Réalisateur numéro 1 de la célèbre firme Hammer, le grand Terence Fisher, auteur des remarquables Le cauchemar de Dracula, La malédiction des pharaons ou encore Le retour de Frankenstein, met en scène en 1968 Les vierges de Satan. Ecrit par l’excellent Richard Matheson, fameux écrivain spécialisé dans le fantastique à qui l’on doit les romans Je suis une légende ou La jeune fille la mort et le temps mais aussi scénariste réputé des scripts de la série de films de Roger Corman consacrés à Edgar Poe et du génial Duel de Steven Spielberg, Les vierges de Satan laisse tomber les ambiances gothiques qui ont fait le succès de la Hammer. Le film traite de manière réaliste et quasi-documentaire du satanisme et de ses messes noires. Fisher soigne particulièrement l’esthétique de son film, comme à son habitude, et livre un opus au rythme frénétique et très efficace. Le travail sur les couleurs est superbe, mélange de tons lumineux et de tons sombres qui sied parfaitement à la dualité d’un monde constamment partagé entre le bien et le mal. Les vierges de Satan perd le spectateur entre fantasmes, rêves et réalité, ce qui donne au film un côté très moderne qui tranche avec l’esthétique gothique habituelle de la firme. Le fait que le métrage se déroule à l’époque contemporaine renforce encore ce sentiment. Pour une fois, le grand Christopher Lee interprète un personnage positif (bien que toujours assez froid) et Charles Gray apporte un charisme certain dans le rôle du sataniste. Terence Fisher livre ici une de ses incontestables réussites, fascinant guide pour le satanisme.
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