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Pour son second long métrage, le réalisateur anglais Andrew Parkinson poursuit, avec ce "Dead creatures", son incursion intimiste dans l'univers des zombies, après son remarquable "Moi zombie, chronique de la douleur", tout en dépassant ici le cas isolé pour suivre un groupe de personnes contaminées.
En effet, le script suit les pérégrinations et les déboires de quatre jeunes femmes, que l'on imagine plus ou moins contaminées ( l'intrigue laissant planer un doute momentané sur le cas de chacune ), accompagnées par un zombie clairement identifié puisqu'en fin de "vie", alors qu'un mystérieux personnage s'acharne à débusquer les créatures cannibales pour les interroger et les achever.
C'est en prenant son temps que le réalisateur installe son intrigue tout en nous présentant ses différents personnages féminins, que l'on pourrait aisément considérer comme communes, si elles n'était pas accompagnées par ce monstre repoussant mais traité comme l'amie qu'elle fut auparavant. C'est également en suivant leur quotidien oisif et peuplé de conversations sur leur condition et leur avenir que l'auteur amène ses premières abominations qui ressortent d'autant plus, jusqu'à en devenir choquantes, qu'elles semblent paraître normales pour leur auteurs.
Mais parallèlement, l'histoire mêle plusieurs sous-intrigues qui finiront bien entendu par se rencontrer avec l'irruption de cette frêle jeune fille récemment mordue que les quatre femmes vont initier à son nouveau mode de vie, amenant le spectateur à prendre en pitié cette demoiselle complètement perdue et désorientée ( on le serait à moins ! ), tout en étant désespérée à l'idée de ne plus revois ses parents. Cette découverte teintée d'innocence ( contrastant entièrement avec l'attitude volontaire et détachée des autres zombies n'hésitant pas à se prostituer pour appâter leurs victimes, par exemple ) permettra au réalisateur de donner provisoirement à son métrage une dimension mélancolique d'une tristesse sans nom, tout en nous renseignant de façon efficace sur le mode opératoire de ces zombies, sans pour autant délaisser les sentiments bien présents jusqu'à en devenir souvent poignants. Par contre, la décrépitude physique des contaminés n'est ici que brièvement évoquée, au travers de l'apparition de quelques plaies et autres petits inconvénients du statut de zombie.
Mais une fois encore, l'auteur ne néglige pas l'aspect horrifique de son propos et nous assène quelques visions généreusement sanglantes de membres arrachés par exemple, et notamment dans les développements de l'intrigue impliquant le mystérieux "chasseur de zombies" aux remèdes particulièrement expéditifs contre ce mal.
L'interprétation est plutôt convaincante et la mise en scène du réalisateur est dynamique, la caméra suivant les personnages quand elle ne les épie pas carrément, même si le rythme du métrage n'est pas spécialement vif, laissant ainsi une bonne part de dialogues prendre le dessus sur l'action pure. Les effets spéciaux sont la plupart du temps réalistes et d'un gore putride volontaire, seuls quelques maquillages laissent vaguement à désirer.
Donc, ce "Dead creatures" dépasse largement sa condition de film du genre pour alimenter une réflection prenante et mélancolique sur la vie et, bien entendu, la mort !
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