Ce deuxième western signé par Tonino Valerii, réalisateur des célèbres spaghetti-westerns Une raison pour vivre une raison pour mourir et Mon nom est Personne (son film le plus connu) et du fameux giallo Folie meurtrière (Mio caro assassino), en outre assistant de l’immense Sergio Leone, est déjà une réussite incontestable du genre. Habile mélange de psychologie et d’action, Le dernier jour de la colère décrit avec minutie la relation qui s’établit entre un jeune bâtard devenu le souffre-douleur de la communauté (un excellent Giuliano Gemma) et un redoutable pistolero dont les volontés sont ambiguës (Lee Van Cleef, parfait). Valerii s’attarde beaucoup sur les rapports entre ces deux hommes, notamment le lien presque filial qui les unit, et en fait le cœur du film, ce qui en décuple la portée. Le suspens est magnifiquement entretenu, les scènes d’action inventives (comme ce fameux duel à fusil et à cheval) et efficaces, jusqu’à arriver à la tragédie qui va faire dégénérer les relations entre Gemma et Van Cleef. Fable initiatique qui annonce déjà les magnifiques westerns politiques et psychologiques de Sergio Sollima (les sublimes Colorado, Le dernier face-à-face et Saludos Hombre), Le dernier jour de la colère est une réussite majeure du western italien. Valerii atteindra son sommet un peu plus tard, dans le sublime Mon nom est Personne, western humoristique, mélancolique et crépusculaire qui chante la fin des légendes et la mort du western.
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