Solidement mis en scène par Umberto Lenzi (Cannibal ferox, Le tueur à l’orchidée ou encore Brigade spéciale) en 1976, Le clan des pourris est un polar musclé et diablement efficace, moins extrême que l’ahurissant La rançon de la peur du même cinéaste. Le film est surtout basé sur une action très soutenue et un rythme frénétique ne laissant pas une minute de répit au spectateur. Lenzi utilise un ton plus détendu que dans ses précédents polars, qui étaient beaucoup plus noirs, même si Le clan des pourris n’est pas avare de violence graphique et parfois sadique. Porté magistralement par le grand Tomas Milian, étonnant de fraîcheur et de bagout, dans le rôle du sympathique truand Monezza (Fumier en français !), le film traite une nouvelle fois d’un kidnapping, ici une petite fille qui doit être dialysée. Epaulé par Claudio Cassinelli dans le rôle du flic dur à cuire et par toute une série de seconds rôles jouissifs, dont Henry Silva dans le rôle du malfrat sans pitié, Milian traverse le film avec une incroyable énergie communicative. La dimension sociale est reléguée au second plan, à l’inverse de Brigade spéciale et de La rançon de la peur du même Lenzi, même si elle n’est pas totalement absente du métrage (quelques pics bien sentis sont adressés à la bourgeoisie et au capitalisme. Le film commence en outre assez étrangement par une première scène qui semble issue d’un western-spaghetti (genre où Milian a eu plusieurs rôles marquants, notamment chez Sergio Sollima dans les magnifiques Le dernier face à face ou encore Saludos hombre), genre où Lenzi s’illustra aussi au début de sa carrière avec des titres sympathiques comme Pistolets pour un massacre (même s’il n’a jamais réalisé un western italien majeur), mais le spectateur se rend vite compte qu’il s’agit des images d’un film projeté à des incarcérés, comme une sorte de clin d’œil à ce genre si populaire en Italie dans les années 1960. Le clan des pourris fait en tout cas passer un excellent moment, notamment par la mise en scène nerveuse et dynamique de Lenzi, mais aussi par son mélange détonnant de violence et de truculence. Monezza reviendra dans le tout aussi réussi L’exécuteur vous salue bien, réalisé cette fois-ci par Stelvio Massi mais toujours interprété par Tomas Milian.
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