L'excellent Antonio Margheriti, connu notamment pour ses superbes films fantastiques gothiques comme Danse macabre, La sorcière sanglante ou encore La vierge de Nuremberg, revient au western-spaghetti, après deux incursions baroques très réussies dans le genre : Avec Django la mort est là, et Et le vent apporta la violence. La brute, le colt et le karaté, co-production entre Carlo Ponti et le célèbre studio hongkongais Shaw brothers, mélange avec humour les poncifs du western italien et les arts martiaux chinois des films de la Shaw brothers, courant éphémère qu’on a appelé western soja. Margheriti abandonne ici tout ce qui faisait la particularité de ses précédents westerns, à savoir le côté teinté de fantastique et de baroque, pour se contenter de mettre en scène de manière détendue cette joyeuse pochade qui voit la rencontre improbable entre l’un des acteurs fétiches des westerns-spaghetti, Lee Van Cleef, et le bondissant Lo Lieh, star de la Shaw brothers. Le film est rythmé, très drôle, spectaculaire et virevoltant, à défaut d’être ambitieux. Margheriti en profite aussi pour donner un petit côté érotique au film, la fameuse carte au trésor recherché par nos deux héros se trouvant dessinée (ou semblant se trouver dessinée) sur les fesses de quatre charmantes jeunes femmes (!), dont les délicieuses Femi Benussi (reine de la sexy comédie et du giallo) et Erika Blanc (idem que Femi). Bref, un western-spaghetti mineur mais fort sympathique.
|