Datant de 1972, ce film est réalisé par le solide artisan Mario Caiano, réalisateur notamment du magnifique Les amants d’outre-tombe, classique du fantastique gothique italien. Il marque les débuts du western dit soja, qui mélange en fait les codes du western-spaghetti avec les arts martiaux chinois. L’histoire est la suivante : un jeune chinois nommé Shangai Joe (interprété par Chen Lee) arrive dans l’Ouest américain dans l’espoir de devenir cow-boy, mais se heurte tout d’abord au racisme, puis se trouve embarqué dans une série d’évènements qui le conduiront à la mise à prix de sa tête. Caiano met en scène un western d’une redoutable efficacité, qui marie avec bonheur les cultures occidentale et orientale et qui dénonce le racisme et l’exploitation des plus faibles. Rythmé par une superbe partition de Bruno Nicolai, Mon nom est Shanghai Joe n’hésite pas à utiliser parfois une violence très graphique, voire gore (l’énucléation à main nue d’un bandit !). Très sombre, ce film permet aussi de retrouver le génial Klaus Kinski dans un rôle court mais marquant de chasseur de scalps ! Bref, ce western soja, dont l’atmosphère noire tranche avec l’humour débridé du western-soja de Margheriti, La brute, le colt et le karaté, est une belle réussite à (re)découvrir.
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