Réalisé par Shintaro Katsu lui-même, ce 24ème épisode de la saga Zatoïchi est un petit bijou. Notre héros provoque involontairement la mort d’une vieille femme et décide de se racheter en partant à la recherche de la fille de la victime. Celle-ci est devenue une prostituée tombée sous la coupe de la mafia locale. Katsu réalise ici son premier film : s’il reprend les poncifs habituels de la saga, à savoir drames sociaux, machinations, hommes abusant de leur pouvoir et duels au sabre étourdissants, il donne à La blessure une noirceur et une sauvagerie incroyables. Si la saga devenait déjà de plus en plus sombre, Katsu va encore plus loin et livre une vision sans concession de cette époque, où les plus faibles sont impitoyablement dominés par des hommes de pouvoir sans foi ni loi et traités pire que des animaux, devant le regard indifférent des gens. Au sein de ce chaos, Zatoïchi semble lui aussi indifférent et se retrouve à essayer de convaincre une jeune femme (la fille de la vieille femme qu’a tué accidentellement Zatoïchi) d’abandonner la prostitution, tandis que de pauvres gens démunis sont massacrés par la pègre locale. Extrêmement violent, La blessure trouvera son apothéose dans un sanglant carnage final, où Zatoïchi réglera ses comptes et remettra les pendules à l’heure. C’est sans aucun doute l’un des épisodes les plus étranges de la saga, mais aussi l’un des plus fascinants.
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