Ayant été annoncé comme un factum de l’Amérique de Bush avant sa sortie, les cloportes de la critique se sont empressés d’ériger ce thriller de commande au rang de chef-d’œuvre. Moins vaniteux que le phacochère Michael M…., Cronenberg n’en demandait pas tant.
Car outre l’indéniable talent que l’artiste affiche depuis 30 ans lorsqu’ils s’agit de filmer la chair, le sang et les tripes, que reste-il de cette histoire de violence ? Un scénario digne des grandes heures d’ « Hollywood night » le samedi soir avant le porno tout au plus (lequel, d’ailleurs, bien plus violent et nocif pour le spectateur que ce genre de série B), tandis que question « brutalité », on reste très loin de Gaspard Noé. Et même si nous nous échinions sérieusement à y voir un « message », nos Daladier de la « fiche de lecture cinématographique » vendue en kiosque seraient surpris de constater que celui-ci nous renvoie plus à Hobbes, voire à Céline, qu’à je ne sait quel ahan socio-philosophique du boutonneux qui vient de soutenir sa thèse intitulée « Des lumières humanistes de Rousseau aux ténèbres de l’impérialisme sauvage des méchants américains ».
Pour résumer en une phrase le film à l’intention des lecteurs de Télérama ou du Monde diplomatique, nous écrirons : « 1h30 de misanthropie fataliste d’où se dessine néanmoins une lueur d’espoir », ça ferait même joli au dos de la jaquette.
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