Allez demain c'est Noël, on va avoir droit à une avalanche de niaiseries et de guimauves partout autour de nous: à la TV, à la radio, dans la rue... On va encore regarder "Miracle sur le 34ème rue" en famille, avant de passer un dîner tous reuni pour la première fois de l'année... Pouah... Aujourd'hui j'ai plus que jamais besoin de ma dose de perversité et violence télévisuelle.
J'avais commencé très fort ce matin avec "Ebola Syndrome", je finis la journée par le très sympathique "Daughter Of Darkness". Premier grand plaisir: on retrouve Anthony Wong! Comme dans "Ebola Syndrome", l'acteur crève l'écran et ses multiples singeries m'ont fait sourire à maintes reprises, voire même rire! Il incarne un inspecteur de police enquetant sur une sombre histoire de quadruple meurtre. Je ne sais pas comment fonctionne le système judiciaire fonctionne en Chine, mais il en offre une caricature exagérée et cynique: un vrai plaisir. Vraiment un des acteurs asiatiques le plus charismatiques que j'ai jamais vu! Les autres acteurs ne s'en tirent pas trop mal... A part peut être Kin le petit copain, à la fois inexpressif et "surjoueur"...
Le film se décompose en deux parties: la première raconte l'enquête loufoque d'Anthony Wong et de sa partenaire. Pas gore pour deux sous, on a droit à un humour très potache, rendu hilarant par les grimaces de Wong. La seconde partie explique le quadruple meurtre via un flashback, et on sombre d'un coup dans le sordide le plus total. "Daugther Of Darkness", c'est un peu une version super trash de "Cendrillon": sauf qu'au lieu d'être esclave de sa famille, la jeune fille sert ici d'exhutoire. Comprenez par là que son père la viole, que sa soeur lui pique ses affaires, que son frêre n'hésite pas à la frapper et que la mère l'accuse de toutes ces horreurs qui lui arrivent. Cette seconde partie est vraiment une plongée en apnée dans le quotidien on ne peut plus horrible de cette jeune fille. On a de temps en temps un petit retour au présent pour qu'Anthony Wong puisse balancer une petite vanne de bien mauvais goût qui moi me font exploser de rire.
La réalisation est là aussi très dynamique et réussie, et j'irais même jusqu'à dire que de nombreux plans peuvent être analysés et sont riches en sous-entendus (en particulier dans l'opposition entre le père bestial et le petit ami tendre).
Je pense que la force du film réside dans l'opposition directe entre ses deux parties et ses deux "héros". En effet, chaque amateur de décandence cinématographique y trouvera son compte: des "voyeurs sadiques pervers 30ème degrès" (comme moi), qui riront devant Anthony Wong et ses trips bien malsains, aux amateurs de frissons et de films d'ambiances qui découvriront ici peut être un des films les plus dérangeants qu'ils n'aient jamais vu... Une véritable réussite, et un score parfait pour l'instant pour la "Catégorie 3".
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