Avec son pitch original, alléchant et son traitement très "old school", ce "The roost" a tout pour séduire.
En effet, le script, d'apparence classique, met en scène une bande de jeunes se rendant à un mariage qui, suite à un accident de voiture, se retrouveront isolés en pleine nuit au milieu de nulle part et seront la cible de chauves-souris agressives dont la morsure transforme en zombie ( finalement, c'est beaucoup moins classique, non ? ).
Après une excellente séquence d'introduction faisant directement hommage aux shows d'horreur télévisuels d'antan, le métrage nous présente ses personnages qui heureusement s'éloignent définitivement de la caricature traditionnels pour paraître réels, tout en évitant en plus tout humour déplacé. Et très vite, le métrage va s'installer dans un climat d'attente, après l'accident de voiture très banal survenu aux personnages, pour mieux refléter l'impression d'isolement, tout en jouant régulièrement avec nos nerfs dans de fausses alertes et en multipliant les recoins sombres, décuplant ainsi les possibilités d'attaques. Mais lorsque les bestioles passeront à l'action, ce sera pour nous entraîner sur un rythme vif, mêlant agréablement suspense et violence, dans une succession de rebondissements prenants jusqu'au final débarrassé de toute happy-end.
Mais ce qui en grande partie la force du métrage, malgré son intrigue bien improbable auxquelles les interventions de Tim Noonan apportent toute la distanciation nécessaire, c'est son traitement sérieux, à l'ancienne, ignorant ainsi toute une partie de la production actuelle pour mieux réussir à mettre son spectateur en condition et à l'impliquer compléter, arrivant donc facilement à produire des effets efficaces et à surprendre.
Déjà, le cadre est parfaitement utilisé, reflétant à merveille l'isolement et l'éclairage minimaliste du film augmente encore la sensation de danger insidieux, impression ensuite encore accrue par les multiples recoins de cette grange labyrinthique dans laquelle les personnages penseront trouver refuge.
Ensuite, les différents protagonistes, présentés de façon très simple et humaine, deviennent rapidement attachants, malgré leurs petites querelles de clocher, et surtout, ils auront des réactions plausibles, bien loin de la surenchère larmoyante ou héroïque d'usage.
Enfin, les rebondissements, s'ils n'innovent pas spécialement, seront déclinés de manière régulière, alternant brillamment des séquences fortes en suspense ( l'exploration de la grange ) et d'autres beaucoup plus graphiques, prétexte à une violence réelle ( l'attaque du policier ) même si elle n'abuse pas du gore outre mesure pour mieux rester crédible.
A cela, on pourra ajouter un traitement de l'image inhabituel, évoquant largement les pellicules des années soixante-dix, comme "Massacre à la tronçonneuse", avec son grain visible et une photographie jaunatre presque glauque.
L'interprétation demeure très sobre, ce qui contribue efficacement au "réalisme" de l'ensemble et la mise en scène du jeune réalisateur ( dont c'est le premier film ) est des plus probantes, énergique et utilisant des effets bien maîtrisés ( aussi bien purement visuels qu'en adoptant une caméra subjective adéquate ou en plaçant des personnages qui ne se voient pas dans un même plan, gagnant de la sorte en tension ).
Les effets spéciaux assurent, aussi bien les chauves-souris, finalement peu présentes, dont le numérique est très discret, que les plans sanglants du film, volontaires mais sans sombrer dans la démesure.
Donc, ce "The roost" est une vraie petite perle méritant franchement le détour, bougrement efficace, tout en respectant et en rendant un hommage appuyé au genre !
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