Produit par Steven Spielberg, ce "Arachnophobie" a tout du film d'horreur "light", destiné à faire frissonner le plus grand nombre, en restant bien sage dans ses effets.
Le script s'avère être des plus classiques en nous contant l'invasion d'une petite ville américaine par de grosses araignées à la piqûre mortelle fraîchement débarquées d'Amérique du Sud.
L'introduction prend le temps de nous expliquer comment cette espèce d'araignée jusqu'alors inconnue va pouvoir se retrouver dans la campagne américaine, ramenée dans un cercueil contenant le corps de l'un des membres d'une expédition partie étudier des insectes au Venezuela, tout en mettant déjà en place ce qui sera le leitmotiv global du métrage, beaucoup d'humour et quelques scènes cherchant à installer du suspense, tout en faisant jouer de temps en temps l'effet de surprise.
Ensuite, le film s'attache à nous présenter son couple de héros, des citadins arrivant à la campagne pour échapper au stress de la vie des grandes villes, dont le mari, médecin et arachnophobe ( tant qu'à faire ! ) sera confronté à la concurrence du toubib local, omniscient malgré son obscurantisme, permettant ainsi au film de se laisser aller à une intrigue résolument tournée vers le comique familial, jusqu'à ce que les araignées se décident à frapper, permettant au métrage de bifurquer sans rupture de ton franche vers des rebondissements plus orientés du côté du suspense et de l'angoisse, avec une succession d'attaques et de fausses alertes hélas très classiques et bien gentilles pour nous emmener doucement vers un final bien plus généreux dans sa présentation des créatures, même si l'ultime duel flirte quand même avec la ringardise.
Alors bien sûr, selon le degré de répulsion que peut procurer ces bestioles à huit pattes, leurs apparitions auront plus ou moins d'effet sur le spectateur, mais on ne peut s'empêcher d'être déçu par le caractère téléphoné de leurs interventions traitées sans réelle saveur, n'entraînant pratiquement jamais de suspense. De plus, l'humour présent dans le métrage, s'il arrive parfois à faire mouche ( le personnage truculent de l'exterminateur d'insectes, remarquablement interprété par John Goodman ), reste trop gentillet et basique ( le personnage du shérif trop simplement niais ) pour atteindre son but et l'ensemble reste trop fidèle à une morale typique des productions Spielberg de l'époque ( avec pour seule entorse la mort assez inattendue de l'un des principaux protagonistes ).
L'interprétation est dans l'ensemble assez fade, bien trop stéréotypée et la mise en scène du réalisateur ne cherche pas à s'encombrer d'effet, tout en demeurant bien pantouflarde.
Par contre, les effets spéciaux sont de bonne facture, l'animation des araignées étant globalement fluide et réaliste, suffisamment en tout cas pour les rendre presque toujours crédibles.
Donc, ce "Arachnophobie" aura certainement de quoi titiller celles et ceux qui ne supportent pas les araignées, mais laissera les autres sur leur faim !
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