|
Opportuniste, ce "Monstre du train" profite du succès du "Halloween" de John Carpenter pour replacer Jamie Lee Curtis face à un autre maniaque meurtrier.
Le script reste assez classique en introduisant un assassin au milieu d'une soirée organisée par de jeunes étudiants à bord d'un train spécialement affrété pour l'occasion.
Après une séquence d'introduction basique mais très prisée dans le genre ( une mauvaise blague d'aspect sexuel concoctée par quelques jeunes pour se moquer d'un des leurs ), le métrage installe tranquillement son intrigue dans ce lieu plutôt inhabituel, un train dans lequel les farceurs se retrouvent quelques années après pour un fête sous forme de bal masqué. Ce qui sera bien pratique pour le tueur pouvant ainsi se mêler à la foule sans être reconnu et pour essayer d'impressionner le spectateur avec l'utilisation de masques prenant un caractère sinistre en étant ainsi détournés de leur but initial.
Mais le réalisateur semble s'intéresser davantage à ses différents protagonistes puisse qu'il prend largement le temps de nous les présenter et de jouer avec leurs relations, tout en mettant en avant le caractère délicieusement cynique de l'instigateur de la blague d'origine, en faisant même ainsi un coupable potentiel, puisque l'identité du meurtrier restera mystérieuse jusqu'au final malgré l'orientation évidente du début du métrage. De plus, les rares forfaits sont rapidement expédiés lors de séquence sans réelle ampleur, dénuées de tout gore ( seuls le résultat de quelques plaies seront ici offertes au spectateur ) et sans suspense direct.
Car en effet, l'auteur préfère utiliser les possibilités de ses décors pour instaurer une petite tension permanente, l'assassin pouvant jaillir de n'importe quel compartiment du train, ou de derrière n'importe lequel de ces rideaux qui pullulent dans ce train, mais hélas les tours de magie de David Copperfield, autre invité prestigieux de ce train, viennent régulièrement faire retomber la pression ( au lieu de l'agrémenter et d'épaissir l'impact mystérieux désiré ), jusqu'au final, plus graphique et brutal ( mais sans excès non plus ), porteur d'un mini-twist à rebondissement anodin.
Le métrage est aussi pimenté par l'omniprésence des responsables du train, débonnaires et jovials, véhiculant un humour assez fin et presque déplacé, allant complètement à l'encontre de la lourdeur habituelle de celui potache présenté par les jeunes.
Par contre, si le look pourtant typique des années quatre-vingt des personnages ne vient pas trop desservir le métrage grâce aux costumes intemporels, le faux-rythme imposé au film arrive quant à lui à faire se relâcher l'attention régulièrement, pas aidé du tout par une mise en scène plate et sans effet d'un réalisateur bien paresseux.
L'interprétation est convenable, dominée sans mal par Jamie Lee Curtis pourtant encore débutante mais qui semble vraiment y croire et les quelques effets spéciaux se limitent à des maquillages sanglants très basiques.
Donc, ce "Monstre du train", prototype même des "Psycho-killers" qui ont inondé le marché après les premiers exploits de Michael Myers, se regarde sans déplaisir mais sans grand espoir non plus !
|
