En lançant le projet des "Chaussons rouges", le tandem Powell et Pressburger voulurent transposé à l'écran l'art de l'opéra et du ballet. Une ambition que leurs producteurs ne comprirent que bien des années après la sortie du film dont ils prédestinaient une funeste carrière. Avec la séquence de 17 mn du ballet, le film est une des rares tentatives depuis l'expressionnisme allemand des années 20 à vouloir s'éloigner du réalisme propre au cinéma. Un film surprenant d'imagination, autant par une mise en scène créative que par des décors somptueux et un enthousiasme certain pour décrire les coulisses du monde du spectacle. L'histoire à l'eau de rose entre Julian et Victoria en vient même à passer finalement au second plan face à l'importance vitale qui unis les artistes à leur métier. Après une première (sous-)exploitation du film en salles, le film fut redécouvert quelques années après et n'a cessait depuis d'être remis régulièrement à l'affiche. Au point de devenir le plus grand succès du tandem. Une belle revanche sur le scepticisme initial de ses producteurs.
|