"The Faculty" est un petit film fantastique de Robert Rodriguez bien sympathique. Loin d'un chef d'oeuvre, il possède quelques moments de bravoure à voir... Analyse!
Tout d'abord, les acteurs sont plutôt au point. Josh Hartnett, ici dans l'un de ses premiers long-métrage, est extrèmement convaincant en Mr. Jesaistout anarchiste. Elijah Wood (Frodon du "Seigneur des Anneaux") apparaît lui aussi en forme en souffre-douleur trouillard. On reconnaîtra aussi au passage certaines autres têtes habituées des "Teen Movies", mais globalement l'interprétation reste de qualité, et les quelques excès (caricature du coach par exemple) justifiés par le genre et le ton général du film.
Le ton du film: parlons en. Il y a écrit "Thriller" sur la jacquette, je ne suis pas vraiment d'accord... "The Faculty" est avant tout un film fantastique, qui regorge de clins d'oeil aux classiques du genre... Des exemples? "Invasion Of The Body Snatchers" de Don Siegel, différents livres de Robert Anson Heinlein, et j'ai même repéré un petit hommage à ce qui ressemble à du Carpenter... Lors d'une scène, un des héros regarde à la fenêtre et aperçoit trois silhouettes qu'on devine être celle des profs "contaminés", immobiles dans le noir, semblant le fixer droit dans les yeux. Cette scène m'a rappellé "Prince Des Ténèbres" que j'ai (re)visionné hier, "Fog" et "Le Village des Damnés"... Rien que cela... Mais bon je vais arreter de vous saouler avec fanatisme Carpenterien... Ha non: la scène du "sniffage collectif" rappelle celle de la prise de sang de "The Thing", qui est elle même un remake du film "The Thing from Another World" de Howard Hawks... Promis j'arrete pour cette critique maintenant...
Le scénario du film est sympa, tiens pas mal la route (pour un film fantastique comprenons nous bien) et le rythme du film est loin d'être soporifique: ca bouge bien comme disent les jeunes.
Seul bémol à "The Faculty": la morale que je trouve un peu nauséabonde... Le seul point commun de la bande d'étudiants qui tentent de repousser les méchants Aliens, c'est d'être paumé. Ils se sentent rejetés par la société (Casey et Ryan), ou se mettent en marge volontairement de cette dernière (Stokeley), ou encore cherchent à la manipuler et à en abuser (Zeke) ou sont nouveaux et n'y comprennent rien (Marybeth). La solution à leur malaise? Se laisser bouffer par une race de parasite controlée par une "mère" qui pensera à leur place, ainsi plus de douleur, plus de mal-être et tout le monde t'acceptera tel quel, démontrant ainsi les faiblesses d'une société autre que tyrannique, ou même carrémént fasciste... Enfin bon je vais voir loin peut être, mais c'est ce à quoi j'ai pensé devant la fin du film...
Mais rassurez vous: "The Faculty" reste un excellent divertissement. Ne vous laissez pas impressionner par mon "analyse" d'amateur sur la morale du film, et je vous rassure: je ne prends aucune drogue en regardant des DVDs, tout ceci est issu d'un esprit sain et en (presque) parfait état de marche.
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