Ce film est une merveille, sans doute l'un des meilleurs Melville avec l'armée des ombres et le cercle rouge.
Alain Delon joue le rôle de sa vie en Jef Costello, tueur implacable et froid, personnage quasiment imaginaire agoraphobe et transparent, tout en ayant un charisme rare. Delon campe ce personnage d'une manière parfaite, tout passe par des jeux de regards, des expressions faciales, son 1er mot est prononcé au bout de 10 minutes de film et il n'en dit pas beaucoup plus jusqu'à la fin. Il incarne vraiment un personnage magique, irréel dans un monde également lin de la réalité. Il n'y a qu'à voir le peu de scènes extérieures dans Paris, souvent de nuit ou derrière un pare-brise de voiture. En résulte un univers en vase clos faits d'intérieurs comme les affection Melville (lui-même ayant très peur de la foule).
Au niveau technique, le samourai est un subtil mélange de film épique, une tragédie, et de sobriété dans la mise en scène. Tout y est précis, carré, els mouvement de caméra sont distillés au juste nécessaire, les cadrages font de Delon un ange exterminateur (beaucoup de contre-plongées prises à hauteur de taille, personnages pas souvent filmés en entier...) et les décors épurés au possible font de cette oeuvre ce qu'on peut appeler un chef d'oeuvre, un film majeur pour le cinéma français.
Ce personnage du samouraï, traité d'une façon tellement originale qu'il en devient une icône, est la source principale d'inspiration pour le personnage de Chow Yun-Fat dans the killer de John Woo (grand adorateur de Melville), autre icône, romantique, du cinéma.
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