Malgré son humour trop souvent potache et son budget en peau de chagrin, ce "Monster island" parvient à rendre un sympathique hommage aux films de monstres des années cinquante.
Le script reste basique, avec cette fête organisée par une chaîne télé sur une île déserte ( quelle idée ! ), avec pour invitée principale Carmen Electra, qui tournera mal avec l'enlèvement de cette dernière par un insecte volant géant. Un petit groupe de volontaires partira à ses risques et périls à la recherche de la belle au milieu de la jungle hostile renfermant de nombreuses mauvaises surprises.
Si l'introduction du métrage fait plutôt pâle figure, portée par un humour trop lourd, avec une présentation de personnages stéréotypés ( l'intello à lunettes, le jeune arriviste fini, le héros qui ne s'amuse pas, perturbé par sa séparation avec sa petite amie, elle aussi du voyage...) mais qui arrivent quand même à être vaguement attachant, l'ensemble s'emballe joyeusement dès l'attaque de la fourmi volante pour nous faire suivre sur un rythme ne faiblissant jamais les déboires et les mauvaises rencontres des héros, jusqu'au final bien kitsch dans le volcan, avec ce combat improbable entre une tribu primitive et des fourmis géantes grotesques. Et heureusement, l'humour, s'il demeure plutôt mal dégrossi, arrive régulièrement à faire sourire en s'intégrant presque harmonieusement aux situations, tout en s'orientant volontairement dans une critique certes facile, mais judicieuse, des médias de télé-réalité et de l'opportunisme aveugle.
Mais surtout, le métrage se propose de faire souvent référence à tout un pan de cinéma d'exploitation d'après-guerre, dominé par une peur du nucléaire bien souvent représentée par des mutations d'animaux devenant gigantesques. Et ici, outre les fourmis, nous aurons droit à une mante religieuse énorme, ainsi qu'à un monstre en hommage direct à "L'étrange créature du lac noir", qui prêteront évidemment plus à sourire qu'autre chose, à la vue des effets spéciaux simplistes et surtout avec l'emploi d'un numérique trop bon marché, donnant aux mutants ( mais aussi à certains plans larges des décors ) un aspect terriblement "jeu vidéo", sans oublier l'utilisation de maquettes extrêmement visibles. L'illustration étant parachevée par le personnage joué par Adam West, traditionnel émissaire de l'armée complètement dépassé par les événements, mais finalement héroïque.
L'interprétation est correcte, tout en étant quelque peu surjouée pour faire de l'oeil au spectateur et la mise en scène du réalisateur est alerte, vive et suivant bien l'action.
Donc, ce "Monster island" arrive curieusement à retourner la plupart de ses défauts en sa faveur, pour devenir un petit divertissement sympathique et enjoué !
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