Avec "The descent", le réalisateur britannique Neil Marshall nous livre une oeuvre sérieuse, brutale, originale, tout en restant bien ancrée dans le "survival".
Le script innove en plaçant six jeunes femmes faisant de la spéléologie face à des créatures sous-terraines terriblement féroces. Après une séquence d'introduction déjà frappante d'un réalisme cru et sans pitié et une présentation parfois douloureuse des héroïnes, à la vue d'un passé récent tragique de l'une d'entre elles, le film nous plonge dans l'univers claustrophobe, mais également envoûtant, de la spéléologie jusqu'à ce qu'un éboulement emprisonne les personnages sous terre, faisant ainsi monter la tension d'un cran supplémentaire, en regard à leur situation devenue plus que précaire. Mais ce n'est rien en comparaison avec leur rencontre avec les "Crawlers", des créatures humanoïdes affamées et monstrueusement carnassières, contre lesquelles elles vont devoir se battre.
Et si la première partie du métrage joue agréablement sur l'effet d'attente de l'apparition des prédateurs, une fois que ceux-ci débouleront pour s'attaquer aux jeunes femmes, ils seront partout, surgissant là où le spectateur ne s'y attend pas toujours, arrivant ainsi sans mal à surprendre et à faire sursauter, même si de rares interventions peuvent sembler trop gratuites ( l'attaque sous-marine ), et leurs assauts seront d'une brutalité et d'une férocité toute animale, terriblement barbare, tout comme la réponse musclée apportée par les survivantes, dans des scènes expansives et graphiquement sanglantes très réussies, le tout dans des décors dantesques et bien glauques ( le charnier ).
Mais au-delà de cette violence démonstrative, l'intrigue prend aussi le temps de traduire la transformation intérieure du personnage principal, qui passe d'une fragilité, bien normale vu sa situation, à une belligérance totale, doublé d'un esprit de revanche plus que sévère et presque vicieux, mais quelque part bien justifié. En outre, le film a le mérite d'éviter de s'enfermer dans un final classique en happy end, ou appelant une suite.
Tout en insistant bien sur la montée en puissance du suspense, le réalisateur n'en parvient pas moins parfois à choquer et en tous cas à étonner devant la sauvagerie froide dont feront preuve les héroïnes dans leurs combats avec les "crawlers", tout en ne négligeant pas de nous montrer des détails gores généreux, mais ne prêtant jamais à sourire, compte tenu du contexte très sérieux et sombre de l'ensemble.
Les personnages, exposés de façon tout à fait crédible, sont vite rendus attachant, notamment celui remarquablement interprété par Shauna MacDonald, même si on pourra légèrement regretter un aspect assez lisse laissé par les autres interprètes, à l'exception de Natalie Mendoza.
La mise en scène du réalisateur est parfaitement adaptée, collant de très près à l'action et utilisant régulièrement des gros plans et peut s'appuyer sur une photographie formidable, utilisant en alternance des couleurs qui confortent l'étrangeté des situations.
Quant aux effets spéciaux, ils sont tout simplement bluffants, avec une présentation de magnifiques "Crawlers", au look très travaillé les rendant crédible et effrayant à souhait, et avec des effets gores expansifs mais toujours réalistes, sans débordements inutiles.
Donc, "The descent" s'avère être une oeuvre aussi prenante que furieusement réussie, qui arrive à secouer et à émouvoir, tout en faisant preuve d'une brutalité exemplaire !
|