Le titre Irréversible (qui signifie qu'une chose ne transmet un mouvement que dans un seul sens) résume à lui seul la trame du film Pour le réalisateur, Gaspard Noé, dont c'est le troisième film (après le moyen métrage Carne et le film Seul contre tous), le temps détruit tout. Autrement dit, le temps est trop court. Une façon pour le réalisateur de dire qu'il faut profiter de la vie. On ne sait pas ce que la suite des événements peut nous réserver.
Ce côté très pessimiste du réalisateur, on le retrouve tout au long de la première partie du film, qui correspond en fait à la fin du film, puisque Gaspard Noé a choisi de tourner son film en 12 plans-séquences mais à l'envers.
Le film n'en apparaît que plus malsain puisque l'on sait déjà ce qui va arriver aux différents protagonistes. Certaines séquences, notamment la descente et le meurtre dans la boîte gay, ou encore le viol que subit Alex (incarnée par Monica Bellucci), sont difficilement soutenables. La violence est ici poussée à son paroxysme.
Si le film flirte parfois avec la complaisance, ce n'est finalement que pour mieux montrer tout le côté bestial et détestable de ce que l'on appelle l'Homme.
Heureusement, la deuxième partie du film est beaucoup plus belle, même s'il est vrai qu'elle nous touche d'autant plus que l'on connaît déjà l'isssue de cette histoire. La discussion dans le métro entre Cassel, Bellucci et Cassel est une pure merveille de réalisme. Mais le plus intéressant demeure sans conteste le moment où Noé filme l'intimité d'un couple, à savoir Bellucci et Cassel. De ce point de vue, la deuxième partie apparaît comme l'opposé de la première dans la mesure où elle décrit des rapports amoureux alors qu'au début du film les rapports sont des rapports violents, des sortes de rapport de force.
En fin de compte, Irréversible est un film choc – qui ne peut être montré aux âmes sensibles - qui ne fait que confirmer tout le talent de son jeune réalisateur, Gaspard Noé.
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