Séance en famille : comme au cinéma, les enfants ont apprécié, et Madame, si elle s'est marrée à plusieurs reprises devant certains dialogues croustillants, l'a trouvé simpliste et longuet et a d’ailleurs capitulé à 15 minutes de la fin.
Figurez-vous que j'y ai encore pris beaucoup de plaisir. C'est sûr, le scénario ne vole pas bien haut, c'est la Guerre des Rose en moins cruel, moins finaud, moins retors, puis une bascule vers les 3/4 du film vers des situations reprises de True Lies. La plupart des séquences choc sont téléphonées, tout est prévisible. Les seconds rôles ne servent à rien (et pourtant, le personnage de Eddie/Vince Vaughn avait du potentiel), la bande son n'a aucune classe et, si elle utilise un peu à la manière du Masque de Zorro des chansons rythmées pour les scènes de baston, elle ne parvient pas à convaincre. Pire : on a parfois l'impression de se retrouver manipulés par un couple d'acteurs en roue libre, s'envoyant des répliques qui tuent avec une sérénité déconcertante ; le syndrome Ocean's Twelve aurait encore frappé...
Pourtant, j'ai marché. Parce que c'est Pitt et Jolie, peut-être. Parce qu'ils ont conservé un charisme quasiment indestructible, qu'ils sourient en s'envoyant des gnons, en se foutant sur la tronche comme c'est pas permis, en traversant des fenêtres, des haies et autres obstacles avec à peine 2 ou 3 coupures vite rapiécées, en butant tout ce qui leur barre la route et en réglant leurs problèmes de couple alors qu'ils jouent leur vie à 150 km/h. Bourrin, mais jouissif, parce que la mise en scène, si on exclut quelques effets d'accéléré tape-à-l’œil, sait parfaitement cadrer ces personnages hors du commun qui vivent une sorte de rêve américain irrationnel.
Bon, certains plans sont too much (Jane qui a une larme qui perle sur sa joue, mon Dieu comme c'est émouvant !), mais à chaque confrontation attendue, la mayonnaise prend. Par la suite, le dernier quart où ils tentent de s'en sortir ensemble est nettement moins prenant, là où on aurait espéré plus de piment, plus d'obstacles et une fin nettement moins Cendrillonnesque. Mais les clins d'œil rachètent presque tout : là où le Soderbergh avait fini par m'horripiler, ici je le prends du bon côté.
|