Dans ce film, Billy Wilder a notamment choisi de se moquer du mariage. C’est une des raisons pour lesquelles à l’époque, le film n’a pas plu à la critique et a été un échec commercial. Le pitch de base est qu’un chanteur de charme, Dino (le séducteur Dean Martin) tombe en panne dans une ville du Nevada. Le professeur de piano Orville Spooner (joué par Ray Waltson) l’accueille chez lui, voyant là l’occasion de lancer sa carrière de compositeur de chansons. Dino signale rapidement qu’il veut de la compagnie pour la nuit et notamment l’épouse d’Orville. Mais ce dernier est amoureux fou de sa dévouée épouse (jouée par Felicia Farr) , à tel point que cela en devient maladif. Il trouve alors un motif pour la renvoyer du domicile conjugal et la faire « remplacer » par Polly, une serveuse dans un bar, une « fille facile » (jouée par Kim Novak). Dino, véritable homme à femmes, ne voit pas le subterfuge. Mais l’histoire ne se déroule pas comme prévu…
Dans cette comédie, même si Wilder est comme à son habitude extrêmement cynique, il n’en reste pas moins vrai que son film est traversé de beaux moments de romantisme. Les acteurs sont pour beaucoup dans la réussite de ce film qui oscille habilement entre critique de la société américaine et tolérance (en matière amoureuse notamment) à l’égard d’autrui. Kim Novak interprète d’ailleurs brillamment le rôle de cette fille supposée facile qui elle aussi, au fond, ne cherche qu’une chose, le bonheur. Et donc un compagnon pour la vie. Quant à Ray Waltson, il joue très bien le rôle du mari jaloux, qui ne se rend pas compte de la chance qu’il a d’être avec son épouse qui le vénère. Ou s’il s’en rend compte, c’est quand il ne l’a plu. C’est alors qu’il comprend son erreur et va tout faire pour la reconquérir (superbe plan final). De beaux sentiments, de brillants dialogues, des acteurs épatants, une mise en scène très dynamique font d’Embrasse-moi idiot un très grand film.
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