Réalisation du stakhanoviste de talent Harold ramis, Mafia blues nous propose une affiche des plus alléchante quoi que déstabilisante… Tenez vous bien : Robert De Niro/Billy Crystal. Notre première réaction est bien sur de se demander ce que ces deux la fichent ensemble ! Tournage Alimentaire pour le premier nommé ? Déchéance ? Ou peut être qu’Harold Ramis a simplement réussi a se procurer le ticket magique de last action hero pour unir nos 2 compères! De prime abord on imagine mal De Niro dans une comédie potache (Le futur nous donnera tort : Mon beau père et moi) ou Billy Cristal dans un film noir, mais mafia blues est avant tout une opportunité, celle de réunir deux grands talents du cinéma américain dans des rôles a contre emploi tout en gardant a l’écran lors de scènes clin d’œil des occasions pour se replonger dans leur genre favori. Le scénario belle trouvaille nous conte la crise d’identité d’un chef de la mafia new yorkaise (Paul Vitti campé par De Niro) pris de crises d’angoisses soudaines, de pannes sexuelles ou d’accès de larmes aussi hystériques qu’impromptues. Le sort mettra cet homme perdu sur le chemin de Ben Sobel psychanalyste de son état, père de famille et futur (re) marié. Bien sur l’arrivée d’un clan mafieux au sein de la petite vie tranquille de notre infortuné psy lui créera de nombreuses déconvenues auprès de sa fiancée de ses patients et de ses beaux parents pour ne citer qu’eux. De cette introduction laissant augurer le meilleur on n’arrive que bien peu a s’extraire et malgré la complicité évidente des deux stars du métrage, le manque de seconds rôles charismatiques dessert le scénario qui s’en voit fortement affaibli. (Lisa Kudrow est sous employée dans un rôle qui ne sied pas vraiment a ses talents comiques, Chazz Palminteri est sans réelle consistance dans le rôle du rival et il ne faut prendre sa présence que comme un clin d’œil au genre pastiché, quand aux acolytes mafieux de Vitti ils restent en deca de ce qu’on pouvait en attendre) Les situations cocasses sont rares, par contre les dialogues sont savoureux et on rie volontiers devant les jérémiades d’un De Niro tres inspiré et les tentatives d’explications thérapeutiques de Billy Crystal idéal dans ce rôle de petit psy « bobo » embarqué de force dans une histoire qui le dépasse trop souvent. Pour résumer ce mafia blues n’a pas tiré la quintessence de son postulat et de son affiche mais Harold Ramis fidèle a lui-même nous offre un spectacle familial qui se laisse voir avec plaisir et qui sans être une comédie la trempe de l’inoubliable un jour sans fin reste un amuse gueule distrayant qui en délassera plus d’un.
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