Adaptation Hollywoodienne de l’homme qui voulait savoir, la disparue est un thriller qui se veut psychologique et énigmatique. Pour ma part il me pose plusieurs problèmes assez précis. 1° Pourquoi adapter quasi instantanément une œuvre de 1989 en 1993 qui plus est avec le même réalisateur ? 2° Pourquoi offrir au spectateur un casting si brillant (Jeff bridges, Kiefer Sutherland, Nancy Travis, Sandra Bullock) mais si peu a propos ? 3° Pourquoi choisir de dénaturer l’œuvre originale au profit d’une anesthésie scénaristique des moments les plus forts et tendus ? Enfin 4° Le happy end était il vraiment nécessaire ? Pour en venir au film on sera sans doute d’abord séduits par la grande qualité des acteurs même si le casting était sans doute perfectible… Je m’explique, pour ma part je trouve que les rôles ont été assez mal distribués, attention je ne retire aucun mérite a ceux-ci mais Kiefer Sutherland dans la peau d’un homme soit disant rongé par les question et le souvenir de son amie disparue me parait assez léger, quand a Nancy Travis interprétant une amoureuse battante voire téméraire elle ne semble pas avoir la bonne pointure… Jeff Bridges qui est un acteur que j’admire beaucoup est lui parfaitement crédible dans la peau de cet être froid et calculateur qui tente malgré la folie qui le ronge de maîtriser en apparence sa schizophrénie. La tres rafraîchissante Sandra Bullock qui en était la a ses débuts est sans doute la seule à réellement être parfaite mais il est vrai que sa performance ne demandait pas un travail herculéen, son naturel suffisait à la rendre attachante. Cette parenthèse refermée on peut désormais s’attaquer au scénario. Celui-ci largement inspiré du script original semble pourtant en avoir gommé tous les aspects les plus sombres… Barney se voit relégué au second plan et n’a même pas l’aura mystérieuse qui aurait du l’envelopper, ici les projecteurs sont mis sur le couple Jeff/Rita et le en film perd de son aura… Voila le point principal qui fait de ce métrage un film qui fleure plus le fast food que le fait main… On imagine facilement que George Sluizer a reçu une commande de la Fox et l’a exécutée sans sourciller… Les rebondissements sur la fin sont assez durs à digérer (la voix sur le répondeur, la voisine folle qui note le numéro d’immatriculation, l’enquête vitesse grand V de Rita etc…) Cela reste tres hollywoodien dans la façon de procéder et ma foi ça peux faire passer une bonne soirée a ceux qui sont clients. En fait il y a deux manières d’approcher le film. Soit le voir comme un enième thriller ne lésinant pas sur les clichés, le mélo et les rebondissement parfois a peine croyables, soit le voir comme le remake de la première version de George Sluizer. Dans la première hypothèse vous pouvez le voir sans souci et vous faire votre propre opinion mais si vous vous inscrivez dans la seconde démarche je ne vous le conseille pas.
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