En 1985, William Malone, le futur réalisateur de "La maison de l'horreur", osait commettre ce "Créature", cherchant sans vergogne son inspiration du côté d'"Alien". En effet, le script met en scène, dans un futur indéterminé, une expédition partant à la recherche d'une forme de vie inconnue sur une planète glaciaire, avant de se rendre compte qu'ils ont été devancés par un autre équipage, décimé par une créature mystérieuse et féroce qui va bien entendu s'en prendre à eux. D'emblée, ce qui frappe le spectateur, c'est l'aspect terriblement kitsch et "cheap" du métrage, aussi bien dans des décors minimalistes que dans les tenues des personnages ( les combinaisons spatiales étant extrêmement datées ), et le film met énormément de temps à mettre en place son action, laissant les différents protagonistes discourir à l'infini ( situation récurrente tout au long du métrage ), avant qu'il ne commence vaguement à se passer quelque chose. Et même lorsque l'action devrait s'énerver quelque peu, le rythme reste très lent, telle cette exploration du vaisseau concurrent qui n'arrive aucunement à installer le moindre début de suspense ou encore le final définitivement ennuyeux et beaucoup trop classique. Les pauvres enjeux ici présents n'arrivent jamais à intéresser un minimum, et les incohérences, assorties d'ellipses flagrantes, ne font qu'alourdir un ensemble déjà suffisamment pénible. Heureusement, le film peut tenter de s'appuyer sur de rares idées divertissantes, notamment la capacité de la créature à prendre possession de l'esprit des humains, les zombifiant ( ce qui nous vaudra quelques petites scènes sanglantes bienvenues ), et surtout sur la trop courte présence d'un Klaus Kinski toujours aussi halluciné, pervers et parvenant à susciter un début d'intérêt pour cette oeuvre languissante et terne. Le monstre, pâle copie du monstre de H. R. Giger, prête plus à sourire qu'autre chose et ne bénéficiera de toutes façons que d'une présence à l'écran très courte. L'interprétation est insipide, hormis bien entendu la prestation de Klaus kinski et la réalisation est on ne peut plus commune, sans effet, avec une utilisation du champ/ contre-champ limitée et une caméra subjective mal employée. Les effets spéciaux du film sont mitigés, si les effets gores sont presque probants, l'animation de la créature est trop simpliste, et il en va de même pour les plans "spatiaux" du film, avec des maquettes trop visibles. Donc, ce "Créature" ne suscite au mieux qu'un ennui poli et les quelques étincelles qui l'illuminent n'arrivent aucunement à le sortir d'un marasme total !
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