A la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, le cinéma d'exploitation italien, encore bien vivace, s'occupa de revisiter (pour ne pas écrire plagier ! ) les grand succès d'outre-atlantique, et il semblait évident que le triomphe des "Dents de la mer" puisse intéresser nos amis. Ce "La mort au large" en est le principal ersatz, réalisé par Enzo G. Castellari, l'auteur des mythiques "guerriers du Bronx". Le script, très classique, nous présente un grand requin blanc, qui ne trouve rien de mieux à faire qu'à venir embêter son monde sur une côte indéterminée ( le métrage cherchant à tout prix à s'américaniser, mettant en avant les symboles que peuvent représenter "Pepsi" ou encore plus flagrant : le drapeau américain présent sur quasiment chaque bateau ), juste quand la ville côtière fête son centenaire avec notamment une course de planches à voile. après quelques attaques simplistes, quelques fausses alertes et grâce à la volonté farouche du politicien local limite véreux à maintenir les festivités malgré le danger (un grand classique ! ), la bête attaquera bien sûr les véliplanchistes avant d'être pris en chasse de façon séparée par plusieurs groupes impliquant tous les protagonistes du film. Le métrage ne perd pas de temps dans une présentation rapide des personnages pour mieux s'atteler à l'action, tout en insistant sur les "enjeux" en présence, et si la première partie du film est plutôt avare au niveau de la présence du squale ( avec presque uniquement des plans en stock-shots, montrant des requins souvent différents ), la seconde sera plus démonstrative, puisque celui-ci n'hésitera pas à s'attaquer à un hélicoptère, par exemple, et nous gratifiera de quelques effets gore généreux, puisqu'une bonne partie du casting périra entre les mâchoires du monstre, dans un jusq'auboutisme typiquement italien ( voir le sort réservé à la fille de l'écrivain ), même si quelques séquences ne présentent qu'un intérêt limité ( la fausse alerte sur la plage, avec ses plans au ralenti, ou encore celle qui se clôturera par l'éboulement de la grotte sous-marine due au requin ). L'interprétation est correcte, avec notamment un Mic Morrow convaincant et la mise en scène du réalisateur est vivante, riche en plans originaux, tout en faisant preuve d'une certaine naïveté attachante. Les effets spéciaux sont basiques, plutôt comiques, surtout les séquences réalisées avec des maquettes, très visibles et hilarantes au second degré, les effets gore restant aussi simplistes mais plus probants. Donc, ce "La mort au large" reste un des vaillants fleurons d'un certain cinéma bis italien, drôle ( mais pas toujours volontairement ) et très sympathique !
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