Jaquette H.R.
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Titre
:
Le village
Version :
Française
Auteur de la critique :
Vance
Date de la critique :
27/08/2006
Cette critique a été
visitée
611 fois.
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Editeur : Touchstone Année de sortie au cinéma : 2004 Date de sortie du DVD : 18/02/2005 Durée du film : 103 minutes Acteurs: Sigourney Weaver
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Résumé :
A la fin du XIXe siècle, une petite communauté isolée vit dans la terrifiante certitude qu'une race de créatures mythiques peuple les bois entourant leur village. Cette force maléfique est si menaçante que personne n'ose s'aventurer au-delà des dernières maisons, et encore moins pénétrer dans les bois... Malgré les avertissements, le jeune Lucius Hunt, un garçon aussi curieux qu'entêté, est bien décidé à aller voir ce qui se cache par-delà des limites du village, et seule Ivy Walker, la fille du chef du village, une jeune aveugle, comprend son désir. Le chaos guette la petite communauté et la trêve entre les hommes et les créatures menace d'être rompue. Car l'audace d'un seul homme peut changer l'avenir de tous à jamais...
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(8/10) |
C'est beau, parfois hiératique, avec un souci constant d'esthétisme et une recherche permanente du plan expressif - tout le contraire d'un tournage au kilomètre. Le montage est extrêmement convaincant. On y trouve une façon de juxtaposer des plans parfois anodins ou presque ridicules qui est bluffante. Les acteurs sont tous remarquables (Joaquin Phoenix en tête, boursouflé de talent), même si certains semblent un peu dépassés par l'événement, ce qui ne gâche rien. Le fait que celui qui focalise l’attention du premier tiers de l’histoire disparaisse de l’avant-scène donne un équilibre étonnant au métrage : il y a le film de Lucius, puis celui d’Ivy. Il y a surtout une vraie recherche de la vérité au-delà des apparences, une confrontation à l’inconnu, une quête de la maturité : ces deux héros, malgré les doutes de l’un et l’infirmité de l’autre, sont prêts à prendre tous les risques pour affronter l’inconnu. Mieux : cette façon qu’a Lucius de prendre la main de sa bien-aimée, de lui révéler après un long mutisme que oui, il l’aime et ferait tout pour son bonheur, la façon dont leurs sentiments s’exprime à l’écran, à la frontière de la mièvrerie, apporte une nouvelle pierre à l’édifice ; on se prend à retrouver les sensations qu’on éprouvait devant Mononoké ou les enfants du Château dans le Ciel. Quelque chose de pur et d’innocent, montré sans esbroufe, sans malice.
L’impression désagréable que j’avais ressentie au cinéma (le fait que tout ce travail remarquable ne sert qu'une "petite" histoire) s’est un peu dissipée. C’est vrai que l'intrigue demeure somme toute légère, et elle a du mal à supporter l'ensemble de l'intérêt de l'œuvre. Il est nécessaire de se laisser prendre par le rythme du film, languissant.
Quant à la morale, elle traite à mon sens de la futilité de la clandestinité : des bons sentiments et des idéaux élevés n'ont jamais suffi à construire quelque chose de viable. En fait, c'est surtout le constat d'une cruauté insupportable qui a conduit à cette extrémité qu'est l'isolement - l'exil ! - afin de retrouver ce que l'humanité à de plus précieux. Mais rien n'y fait : le ver sera toujours dans le fruit... Ne trouvez-vous pas au contraire cela cynique que c'est l'argent de l'un qui permet la mise en place d'une communauté fondamentalement non-matérialiste ?
Comme toujours, il y a matière à réflexion, et c'est encore une fois le signe d'une grand faiseur de cinéma.
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