Ce "Crâne hurlant", datant de 1958, reste une petite curiosité fort appréciable. Le script nous conte l'arrivée d'un couple, dont l'homme est veuf, dans la maison où il vivait avec sa première femme. Et rapidement, des visions et cris nocturnes vont assaillir la nouvelle épouse, au point de lui faire douter de sa santé mentale. Le film, après une présentation des personnages très classique, mais ayant l'art de distiller les informations au compte-goutte, entretenant ainsi un mystère permanent, embraye sur les "attaques" de ce crâne vindicatif lors de séquences qui, si elles peuvent paraître désuètes de nos jours, ont conservé un climat de tension palpable et se révèlent être efficaces dans leur mise en scène, tout en laissant planer un doute bienvenu dans l'esprit du spectateur, qui ne sait quel crédit accordé à ce qu'est sensée voir l'héroïne, surtout face aux explications rationnelles de son mari. De plus, l'évocation d'un passé trouble refaisant surface ajoute encore au mystère entourant l'ensemble du métrage. Enfin, le dénouement, devenant peu à peu volontairement prévisible, ne fera que renforcer l'impression étrange véhiculée tout au long du film, en restant prenant et amenant des images certainement effrayantes à l'époque. Mais l'intrigue parvient aisément à mettre en avant ses différentes interrogations, maintenant ainsi le spectateur en haleine, tout en laissant entrevoir plusieurs pistes, surnaturelles ou non, pour essayer d'expliquer les apparitions de ce crâne hurlant, poussant ainsi le spectateur à tenter de mener sa propre enquête, pour finalement nous proposer une issue à tiroirs assez ouverte, tout en laissant la suggestion faire le reste. L'interprétation est convaincante, malgré un aspect froid des différents protagonistes et la réalisation est probante, avec des séquences nocturnes s'appuyant de belle manière sur les décors peu accueillants de cette maison, tout en nous réservant un cadrage serré ou large, selon le but recherché, du plus bel effet. Les quelques plans nécessitant des superpositions d'images obligatoires pour créer l'illusion s'intègrent d'une façon naturelle à l'ensemble, renforçant ainsi l'impression onirique dégagée. Donc, ce "Crâne hurlant", en partie grâce à son côté désuet, possède un charme certain, tout en maintenant une pression légère mais constante sur le spectateur !
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