Dans cette "Empreinte de Dracula", il ne faut surtout pas chercher le personnage de Bram Stoker, puisqu'ici l'acteur fétiche de cinéma fantastique espagnol Paul Naschy reprend pour la cinquième fois, juste après "La furie des vampires", son personnage préféré, Waldemar Daninsky, alias le loup-garou. Mais ici le script en plus classique pour nous conter la malédiction qui pèse sur notre homme. En effet, après une séquence d'introduction plutôt kitsch qui verra une sorcière sataniste prononcer, sur le bûcher, une malédiction contre la descendance de la famille Daninsky, nous retrouvons Waldemar qui sera envoûté par un membre féminin d'une secte démoniaque, dans le but de le mordre avec un crâne de loup lui transmettant ainsi le mal lycanthrope. Et tandis que la police enquête, croyant à la thèse d'un fou furieux échappé de l'asile local, notre loup-garou va décimer une bonne partie du casting, avant de connaître une fin tout à fait dans la tradition du genre. Mais malgré son manque flagrant d'originalité, l'intrigue, ne laissant bien entendu pas planer le moindre doute sur l'identité de l'homme-loup, compose avec un tel respect du genre et une telle volonté d'accumuler les séquences fortes, tout en n'omettant pas de s'attarder sur le côté romantique de la personnalité humaine de Waldemar, que l'on se laisse agréablement porter et envahir par ce fantastique "classique" et fascinant hérité de la célèbre firme britannique "Hammer", mais qui n'hésite pas un instant à nous gratifier de quelques plans sanglants expansifs pour l'époque. De plus, le métrage soigne d'une manière remarquable ses décors, entre chateau gothique et extérieurs brumeux, et nous gratifie de quelques seconds rôles plutôt fouillés, le tout sur un rythme assez soutenu et constant, sans faiblesse. L'interprétation est convaincante, dominée naturellement par un Paul Naschy toujours aussi charismatique et la mise en scène est alerte et vive dans les scènes fortes du film, pour mieux se poser lors des séquences de dialogues. Les effets spéciaux peuvent facilement paraître démodés de nos jours, mais sont en totale adéquation avec l'ambiance du métrage et participent pleinement à en faire son charme. Donc, cette "Empreinte de Dracula", si elle risque de refroidir gravement les aficionados de vampires, ravira les amateurs d'un certain fantastique, certes quelque peu désuet mais toujours plaisant et forçant la sympathie !
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