Le succès d'"Hairspray" ouvrit à John Waters les portes des grands studios (on notera la présence de Jim Abrahams des ZAZ en producteur éxecutif). Cette figure du cinéma underground américain depuis 20 ans, signe avec "Cry-Baby" son premier film "gros" budget: 12 millions de dollars, alors que "Hairspray" en avait couté que 2. Ce changement de statue correspond aussi au début de la période post-Divine, l'acteur travestie fétiche de John Waters étant décédé en 1988. On retrouve ici l'univers fifties préféré du réalisateur et son casting hors normes: Johnny Depp dans son premier grand rôle, Iggy Pop dans un second rôle excentrique et Traci Lords la star du porno de l'époque qui était poursuivie par la justice après avoir découvert qu'elle avait commencée sa carrière alors qu'elle était encore mineure. Le scénario n'est que celui d'un teenage movie classique comme il y en a chaque année, mais vu par John Waters cela donne une parodie hillarante déjantée sous forme de comédie musicale. Enfin le passage de l'enfant terrible dans le monde des studios posa bien évidement quelques problèmes de censure: le personnage de Toe-Joe le photographe voyeur fut énormement racourcie et la prononciation du mot "fuck" qui ne devait être dit qu'une fois dans le film, donna une scène comique où les bips fusent toutes les 2 secondes.
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