"Délivrance" reste malgré les années qui passent, la référence absolue en matière de "survival". Le film de John Boorman garde une force incroyable à chaque vision : la vérité qui émane du jeu des acteurs, de la mise en scène, du traitement de l'histoire. Le cinéaste nous invites dans le canoë avec ses héros pour descendre la rivière sauvage. J. Boorman nous déconcerte volontairement. Au début, il semble faire siennes les théories selon lesquelles la civilisation a tuée ce qu'il y a de meilleurs dans la nature humaine. L'expérience de "ressourcement" qu'entreprennent les quatres amis de cette étrange odyssée semble salutaire. Et puis, progressivement, cette certitude se transforme en doute, et le doute en certitude inverse. Les paysages riants dissimulent des piéges insoupçonnés. Le bon sauvage est un sale individu ou un pauvre crétin. L'Homme est-il un allié ou le pire ennemi de la nature ? Le grand cinéaste nous délivre une fable fascinante, remarquablement contée.
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