Le résumé
: Un petit extra-terrestre
perdu à plus de 3 millions d'années lumière de sa planète. Un petit garçon de
10 ans qui fera tout pour le ramener chez lui. Deux vies bouleversées par une
aventure hors du temps et une amitié qui ne connaît pas les frontières de la
Terre.
L'avis : L'un
des multiples talents de Spielberg est de savoir faire des films quel que soit
le genre.
Aussi à l'aise dans le grave (La Liste de Schindler, la Couleur pourpre) ou le
plus léger (Hook, Jurassic Park), aucun de ses films n'est jamais passé
inaperçu.
E.T en est le parfait exemple. Après avoir déjà fait une
incursion dans le "monde" extra-terrestre, mais d'une façon plus
intellectuelle (Rencontres du 3ème type), Spielberg met au point le
projet E.T.
L'histoire est fort simple : deux êtres que tout oppose (un humain et un
extra-terrestre) vont par-delà leurs différences apprendre à communiquer, se
respecter et à devenir de grands amis. Néanmoins, le génie de Spielberg, c'est
d'être capable de transcender la banalité de l'histoire pour faire en sorte
qu'elle colle avec son temps, qu'elle devienne une référence, bref, de faire
un film culte à sa manière ou tout du moins un film référence qui a marqué son
époque.
Très
attiré par les civilisations extra-terrestres Spielberg délaisse l'aspect
"scientifique" des choses pour se consacrer uniquement à son histoire d'amitié.
Plus question de savoir comment essayer de communiquer avec les
extra-terrestres, de se poser la question s'ils existent. Avec E.T, le postulat
de départ est radicalement différent : l'extra-terrestre est là, chez nous et
Spielberg pose juste des yeux de gamin émerveillé sur ce qui pourrait se passer
si un gosse humain de 10 ans rencontrait cet extra-terrestre.
Malgré l'aspect "enfantin" des choses, E.T est aussi un film pour les adultes.
D'une part parce qu'on se prend au jeu de la beauté du scénario (qui ne
souhaiterait pas rencontrer E.T ?) et d'autre part parce que Spielberg va bien
au-delà de son histoire de rencontre. Il en profite pour traiter des sentiments
tels que la peur de ce qui est différent, la peur de l'inconnu, mais il le
traite à travers les yeux d'Eliott qui ne se pose pas ce genre de questions.
Son message de respect de l'autre devient alors plus grand et plus intense.
Du point de vue du scénario, on notera deux parties bien distinctes dans le
film. Une première partie exclusivement enfantine : c'est la période de la
découverte donnant à chacun (Eliott et E.T) l'occasion de s'apprivoiser
mutuellement. Le monde des adultes n'est pas représenté (sauf la Mère) : les
adultes, c'est la menace de la recherche scientifique, de l'utilisation d'E.T
comme animal de laboratoire. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un
adulte est volontairement occulté (visages gardés dans l'ombre ou plans ne
faisant apparaître que les jambes).
Dans la seconde partie du film, le monde des adultes intervient : E.T, malade
ne peut plus être gardé secrètement. Arrivent alors les médecins et les
scientifiques qui vont tenter de le sauver. Spielberg révèle alors les visages
de ces adultes et réussit à les rendre sympathiques.
Néanmoins, le sauvetage définitif d'E.T ne pourra s'accomplir que par des
enfants, comme s'ils étaient les seuls à pouvoir comprendre cette intelligence
extra-terrestre; au delà des technologies et des méthodes des adultes, seules
les émotions et l'espèce de candeur inhérente à tout enfant seront capables de
communiquer avec E.T. La fin du film est à ce titre très révélatrice : E.T
repart dans son monde et seuls les enfants pourront lui dire un dernier adieu.
Bon, de
toute façon, ça sert à rien de se prendre la tête : E.T, c'est avant tout une
superbe histoire, très émouvante et drôle et qui vous permettra le temps de 2
heures de retrouver votre âme d'enfant. De plus, pour les cinéphiles c'est
l'occasion de relever plusieurs clins d'œil de Spielberg à son copain George
Lucas (au moins deux) et de (re)découvrir Drew Barrymore (future drôle de dame)
dans son premier rôle. Alors pourquoi bouder son plaisir ?
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