Résumé : 1863 - La Guerre de Sécession ravage les Etats-Unis. Le jeune Robert Gould Shaw est promu Colonel du premier régiment de soldats noirs, engagés volontaires dans une guerre qu'ils croient être la leur. Ils se trompent. Assignés à des tâches subalternes, méprisés par leurs officiers, ils se révoltent, Shaw à leur tête, pour partir au feu. Volontaires pour partir à l'assaut de l'imprenable Fort Wagner, ces héros paieront le prix fort pour leur dignité retrouvée.
Avis : Film sans concession sur la guerre de Sécession, "Glory" est également un vibrant plaidoyer anti-raciste, montrant que même chez les nordistes, les noirs ne disposaient pas des mêmes droits que les blancs. Le scénario s'appuie sur l'histoire véridique et tragique du 54ème régiment d'infanterie, constitué uniquement de noirs à l'exception du Colonel qui les commandait, le tout jeune Robert Shaw et de son second, le major Cabot Forbes. Si les scènes de guerre comportent quelques faiblesses cinématographiques, la qualité du jeu des acteurs, et la charge émotionnelle de certaines séquences, en font un film exceptionnel qui ne peut laisser indifférent.
La première partie du film sert à mettre en place les personnages, lors de la constitution d'un régiment qui, pour des raisons d'affichage politique, doit ne comporter que des noirs, le but étant de les préserver de la boucherie pour qu'ils puissent servir d'alibi politique face aux confédérés qui continuent de prôner l'esclavage. Le problème est que ces hommes veulent participer aux combats et aider leur camp à obtenir la victoire. Et alors qu'on les cantonne à des tâches d'intendance ou subalternes, en les laissant à la fois sous-équipés et sous-payés, il vont se battre avec le soutien de leur Colonel pour avoir le droit de participer à la lutte contre les confédérés. La deuxième partie du film montrera leur bravoure sur les lignes du front, et leur courage immense lors de la bataille sanglante décidée pour prendre aux sudistes le Fort Wagner, clé de la défense du port de Charleston. On a beaucoup reproché au réalisateur Edward Zwick le choix de Matthew Broderick pour incarner le Colonel Shaw, compte tenu du physique de jeune homme de l'acteur. Mais quand on sait que Shaw avait vingt six ans à l'époque des faits, on peut considérer ce choix comme judicieux, autant de par les qualités de jeu dont fait preuve Broderick que pour montrer une réalité qui ne correspond pas toujours à l'image qu'on peut en avoir. Morgan Freeman (John Rawlins) et Denzel Washington (Trip) interprètent les personnalités les plus marquantes du régiment, fictives sur le plan historique. Le premier, calme et posé, sera le modérateur qui permettra l'intégration du second, à l'esprit rebelle, mais au courage inébranlable. La performance exceptionnelle de Washington, alors pas encore très connu, mérite très largement l'Oscar et le Golden Globe du meilleur second rôle qui lui ont été décernés pour ce film. Au niveau du casting, on soulignera également la bonne performance de Cary Elwes (le major Cabot Forbes).
De nombreuses scènes de bataille sont extrêmement violentes, comme celle du début du film où l'on voit la tête d'un soldat arrachée par un boulet de canon, et il y a beaucoup de sang, justifiant aux Etats-Unis une version expurgée pour pouvoir passer le film dans les écoles en illustration des cours d'histoire. La mise en scène des bataille elles-mêmes est la partie la moins réussie du film, le manque relatif de moyens se voyant malheureusement un peu trop dans les plans larges. Mais cela ne gâche pas le film qui prend sa force dans les rapports entre les personnages, et toutes les vues en plans rapprochés permettent au spectateur de se sentir proche de ces hommes dont la plupart vont donner leur vie pour un idéal. On peut aussi regretter que l'issue de la bataille finale soit pratiquement impossible à appréhender, et il faut attendre l'encart de texte en fin de film pour comprendre exactement ce qui s'est passé, en fait le contraire de ce qu'on avait pu croire.
Malgré un petit côté manichéen (tous les noirs sont bons, et les états-majors constitués de blancs sont injustes et bornés), ce film a le grand mérite de remettre en perspective une autre caricature plus habituellement véhiculée, où le racisme ne se retrouvait que dans le camp sudiste. Et il rappelle aussi aux américains que leur nation s'est construite avec l'aide de toutes ses composantes raciales. De ce point de vue, et au delà de ses qualités cinématographiques certaines, "Glory" mérite sa place dans les grands films de guerre qui incitent à réfléchir.
L'Image :
2/3
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1
Avis :
Image de bonne qualité technique, avec des couleurs naturelles, des contrastes bien gérés, et une définition assez précise. La compression, sans être parfaite, ne présente pas de défauts notables lors du visionnage. La photographie de Freddie Francis, qui a d'ailleurs été également oscarisée, est très belle malgré le temps souvent triste, et la difficulté de tourner de nombreuses scènes de combat la nuit.
Le Son :
2/3
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1 Anglais, Surround en Français, Espagnol, Italien et Allemand - Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Polonais, Tchèque….
Avis :
La VO 5.1 est largement supérieure à la VF surround, aussi bien au niveau de la spatialisation, la dynamique, et l'utilisation des basses. Mais c'est surtout lors des scènes de combat que cela se ressent le plus, et la VF est correcte dans toutes les parties dialoguées. La musique de James Horner est magnifique et souligne à chaque fois l'ambiance des scènes. Pour elle aussi , le rendu est plus ample en VO.
L'Interactivité
:
2/3
L'ergonomie
des menus :
Les menus sont en 4/3, fixes et muets. Le film est découpé en 28 chapitres. On peut changer de piste audio, y compris les commentaires, et de sous-titres, à la volée.
Les bonus :
Une édition dite Collector, assez riche en bonus intéressants, surtout si l'on considère que ce DVD date de Juin 2000. Tous les documentaires sont en 4/3 VOst
Commentaires du réalisateur Edward Zwick. Il est dommage que le réalisateur ait un ton si monotone et si peu passionné car il donne de nombreux détails intéressants sur le tournage, les acteurs, et les aspects historiques. Il a même l'honnêteté de souligner des erreurs comme lorsque l'on voit des touristes en arrière plan photographier les soldats en train de défiler.
The true story of Glory continues : documentaire de 45 minutes, commenté par Morgan Freeman. Il évoque Frederick Douglas, le noir qui a convaincu Lincoln de l'intérêt d'enrôler des soldats de couleur. Puis il raconte la bataille de Fort Wagner à partir de lettres de soldats, et fournit des détails authentiques sur nombre d'entre eux. Il est toujours intéressant sur ce genre de film d'avoir un aperçu historique.
Making of de 20 minutes, qui correspond plutôt à des commentaires d'extraits du film à partir d'interviews de Zwick, Freeman et Broderick.
Voices of Glory : reportage de 8 minutes où l'on découvre quelques images du tournage proprement dit.
Deux scènes supplémentaires, montées en un seul document de 6 minutes.
Bandes annonces de "Glory", "Bone Collector" et"Devil in a Blue Dress", tous avec Denzel Washington.
Talents : biographies et filmographies de Zwick, Broderick, Washinton, Freeman et Cary Elwes.
B.O.F. isolée, permettant d'écouter la belle musique de James Horner seule, mais avec beaucoup de passages muets, comme toujours dans ce cas.
Les Visuels :
0/1
La pochette / Le packaging
Boîtier amaray noir, avec un feuillet inséré, donnant la liste des chapitres. Le visuel se démarque complètement de l'affiche du film en présentant les héros principaux en médaillons devant une scène de bataille.
La sérigraphie
La sérigraphie reprend la photo de bataille du visuel de la pochette, mais placée sans gout, avec le trou central à la place du visage d'un personnage. Les logos prennent beaucoup de place. Sinon, l'impression est de qualité, l'image ayant un grain très fin.
Note Finale
: (14.5/20)
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