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DVD A LA LOUPE


INSIDE DEEP THROAT (GORGE PROFONDE) - EDITION PRESTIGE

Lui écrire Hotkiller

Inside deep throat (Gorge profonde) - Edition prestige DVD sorti le 16/02/2006


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Editeur : Seven7 / Metropolitan Filmexport
Distributeur :
Seven7 / Metropolitan Filmexport

Date de sortie en salle : 27 juillet 2005

Durée du film : 1 h 30 min.

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Nombre de visites :
1753


   

Le Film : 7/10

Résumé : Le 12 juin 1972 sortait sur les écrans américains, le film indépendant le plus rentable de toute l'histoire du cinéma : Deep Throat (Gorge Profonde). Inside Deep Throat nous en raconte l'histoire...

Avis : S'il est des films qui collent parfaitement à leur époque, qui sont une image des tendances et des moeurs d'une civilisation à un moment donné, Deep Throat en est l'une des plus parlantes illustrations. Ce film pornographique réalisé par Gérard Damiano débarqua sur grand écran en pleine période de libéralisation des moeurs sexuelles, à une époque ou tout devait être synonyme de liberté (de choix, d'expression, de vie), à une époque où les barrières et les tabous étaient malmenés, à une époque où un pays, les Etats Unis, était remis en cause par son peuple tant du point de vue politique (guerre du Viet-Nam) que sociologique (ségrégation raciale). Inside Deep Throat est donc un documentaire sur ce film qui n'usurpe pas son statut de "culte", tant son tournage, sa distribution et son exploitation en salles sentent le doux parfum du souffre et du scandale.

Initié par Brian Grazer (actuel associé de Ron Howard dans la société de production Imagine Entertainment) Inside Deep Throat ne se veut pas graveleux, voyeur ou vulgaire : au contraire, le documentaire analyse plutôt comment un film tourné en 6 jours a pu à ce point révolutionner les esprits, changer la société américaine et provoquer le débat autour des rapports entre la censure et le 1er amendement de la Constitution Américaine. Pour ce faire, le film retrace d'abord la génèse de ce porn movie : Gerard Damiano était coiffeur pour dames et décida de se mettre au film pornographique (mais le documentaire ne nous explique pas réellement pourquoi). Il faut comprendre qu'à l'époque tout ce qui était mêlé de près ou de loin à l'industrie pornographique était caché et, dans l'inconscient collectif, était destiné à des personnes perverses. Heffner avec Playboy ou Flint avec Hustler Mag avaient beau faire depuis plusieurs années, le sexe, son exposition et son commerce demeuraient tabous. Partant d'un pitch assez limité, Deep Throat est très certainement un film dispensable, mais ce que nous explique le documentaire, c'est qu'il fut le premier à jeter un pavé dans la mare, à "démocratiser" certaines pratiques jugées jusque là indécentes et contre-nature. Comment effectivement imaginer qu'en 1972 ce film serait projeté en plein Times Square ? Comment imaginer qu'en 1972 des personnalités telles Jack Nicholson, Shirley Mac Laine ou d'autres apporteraient leur caution à ce film ? Tout simplement parce qu'il est nécessaire de replacer politiquement ce film au regard du régime américain d'alors : Richard Nixon était Président et comme tout Républicain qui se respecte, son élection s'était accompagnée d'un relan de conservatisme qui faisait la chasse à tout ce qui de près ou de loin pouvait choquer le bon peuple américain. C'est d'ailleurs l'un des points essentiels sur lequel insiste le film : le succès de Deep Throat n'est pas dû aux qualités intrinsèques du film ou aux qualités physiques de ses comédiens mais avant tout à l'espèce d'acharnement de l'appareil d'état républicain à faire en sorte que le film soit interdit en salles; à l'acharnement avec lequel les institutions américaines, le FBI en tête, ont tenté de saisir les copies auprès des directeurs de salles... Et au final, l'effet escompté fut l'inverse. Grâce à un article paru dans le New-York Times intitulé "Porno Chic", Deep Throat n'était plus banni ou réservé à des "personnes nues sous leur imperméable" : Deep Throat devenait un film à part entière que plus personne n'avait honte de voir : les salles se remplissaient le samedi soir, les couples américains allaient presque le voir en famille et il était de bon ton d'avoir vu le film plutôt que de vouloir le bannir à tout prix.

Mais, parce qu'il y a toujours un "mais", l'histoire de Deep Throat ne se limite pas à cet énorme succès en termes d'audience. Le documentaire explique également le côté obscur de ce film, car si ce dernier n'avait coûté que 25.000 dollars, il en avait rapporté plus de 600 millions à l'époque. Et forcément une telle manne attisait bien des convoitises que l'on peut résumer en un seul mot : maffia. Inside Deep Throat décortique assez bien le système maffieux qui gérait les droits d'exploitation du film : interviews d'exploitants, de policiers, témoignage de Damiano, photos de barons de la pègre... tout fut fait pour que l'ensemble des bénéfices soit directement réinjecté auprès de quelques grandes familles maffieuses : quand on entend Damiano dire encore aujourd'hui que ce qu'il savait de ses Associés c'est qu'ils "étaient de bons catholiques romains".....tout est dit non ?

Enfin, et c'est peut-être la part la plus sombre de Deep Throat et en tout cas la plus triste de ce documentaire, ce dernier détaille assez bien le sort que le film réserva à ses principaux interprètes : l'interprète masculin Harry Reems fut accusé de comportement obscène et fut condamné à cinq années d'emprisonnement : il n'effectua pas sa peine car entretemps le scandale du Watergate mis à nu par les journalistes Woodward et Bernstein (qui par ironie donnèrent le nom de Deep Throat à leur contact du parti républicain) obligea Nixon à démissionner et portait les démocrates au pouvoir en 1977. Néanmoins on peut se poser la question du bien fondé d'une nation qui à l'époque eut été capable de condamner à de la prison ferme un comédien pour avoir interprété son rôle, dans un film pornographique certes, mais ni plus ni moins que pour avoir effectué son job. Enfin, Inside Deep Throat revient à plusieurs reprises sur la vie de la comédienne principale et icône du cinéma X de l'époque dont la carrière fut lancée avec Deep Throat : Linda Lovelace. Le portrait qui en est dressé est assez triste pour cette femme (à qui le film ne rapporta que 1200 dollars) qui mourut en 2002 dans un accident de voiture et il est assez incroyable de découvrir que 25 après le film alors qu'elle travaillait chez Merril Lynch, elle en fut licenciée lorsque ses responsables découvrirent qui se cachait sous le vrai nom de Linda Boreman. Comme quoi, encore de nos jours, certaines mentalités n'ont pas tout à fait fini d'évoluer; tandis que l'on confine au pathétique lorsqu'on découvre que certains producteurs peu scrupuleux ont récemment proposé à sa fille d'être l'héroïne de Deep Throat 7 : comme quoi certaines mentalités ont quant à elles, malheureusement trop dévié.

Pour finir, ce que l'on peut retenir de ce documentaire c'est sa parfaite impartialité : Inside Deep Throat donne la parole aux différents intervenants, qu'ils aient été accusés ou procureurs à l'époque, qu'ils se soient rangés du côté du réalisateur ou qu'ils aient soutenu les mouvements féministes, permettant à chacun de se faire sa propre opinion. Le montage général est dynamique (alternance des vidéos d'époque et des photos avec la voix off de Dennis Hopper) et il est intéressant de voir l'opinion de certains réalisateurs ou commentateurs tels John Waters, Wes Craven (qui a lui-même commencé par des pornos amateurs), Norman Mailer ou Hugh Heffner lorsqu'ils replacent le film dans le contexte socio-culturel américain de l'époque. Toutefois, avec le regard d'aujourd'hui, il est curieux de constater comment ce débat a dramatiquement vieilli : en 1972, aller voir Deep Throat relevait d'un acte volontaire. Aujourd'hui le sexe est partout, s'expose à la une des magazines, vous pourrit votre boite aux lettres électronique au point de se banaliser et pire, d'être agressif. Gérard Damiano rêvait à l'époque que production pornographique et production classique fusionnent un jour au niveau des studios. Ce ne sera jamais le cas. Tout juste son film aura permis à Jessica Lange dans le King-Kong de 1976 d'avoir la vie sauve !! Ne serait-ce que pour ça, les studios pouvaient bien lui consacrer 1h30 de documentaire non ?

Nota : Inside Deep Throat est un film interdit aux moins de 12 ans. Personnellement je trouve cette restriction un peu "short" du fait que même si le film n'a pas un caractère pornographique, il reprend la fameuse scène avec la fusée extraite du film et qui elle, est pornographique. La reprise de cette scène se justifie au regard de la narration du documentaire mais aurait, de mon point de vue, pu justifier une interdiction aux moins de 16 ans.(le film fut classé NC-17 aux Etats Unis).


L'Image : 2/3

Détails techniques : Format : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : Difficile d'émettre un avis uniforme car le documentaire est constitué à la fois d'images d'archives, d'images télévisuelles, de photos, et de prises de vue en DV pour les interviews. Toutefois, le résultat est très propre à l'écran pour un documentaire constitué de multiples supports.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français et en anglais - Sous-titres : français

Avis : Le remixage est inutile sur ce type de film. Mais il faut reconnaître que lors des scènes extérieures de manifestation par exemple, le rendu est agréable. Pour les interviews et la voix off, pas de soucis, tout est clair et intelligible. A noter que les sous-titres ne peuvent être supprimés. La VF n'est qu'une bande son reprenant les sous-titres et qui vient se greffer sur les paroles originales que l'on peut distinguer cependant. A noter que certains courts passages ne sont pas doublés mais sont sous-titrés quand on regarde le film en VO


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Après un court rappel des droits, le menu sonorisé par une musique 70's apparaît, agrémenté par des vignettes montrant différentes images du film. Le chapitrage fait l'objet d'une transition et est sonorisé par les dialogues. Pas de difficulté particulière de navigation


Les bonus :

  • Commentaire audio : producteur et réalisateur commentent leur film en VOST. Pas mal d'infos nous sont livrées sur la génèse du projet, la méthode de recherche documentaire etc...
  • Classé X : les bonus restants sont regroupés en 10 chapitres distincts qui nous présentent d'autres aspects de Deep Throat. Depuis un procès à Los Angeles en passant par les effets du film dans un village très conservateur, les réactions des mouvements de droits des femmes ou le fan-club de Harry Reems, c'est un moyen d'avoir des informations complémentaires. C'est parfois un peu redondant avec le documentaire en lui-même, mais il ne faut pas oublier que les auteurs disposaient au départ de 800 heures de film et que le tri pouvait s'avérer parfois difficile.
  • On notera enfin 2 bonus cachés, l'un montrant Gérard Damiano avec sa fille et l'autre regroupant plusieurs courtes interviews notamment d'anciennes actrices (Georgina Spelvin, Marilyn Chambers....)

  • Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    Il s'agit d'un classique boîtier amaray qui reprend de façon non équivoque un gros plan de la bouche de Linda Lovelace. Le rendu est volontairement voyant et aguicheur. Les infos au verso sont justes.



    La sérigraphie

    La sérigraphie reprend le visuel du recto de jacquette et présente une très belle définition. Malgré les multiples logos, le rendu général reste très correct.


    Note Finale : (13.5/20)

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