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DVD A LA LOUPE


LE VILLAGE DES DAMNéS (1960)

Lui écrire Hotkiller

Le village des damnés (1960) DVD sorti le 25/01/2006


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Année sortie en salle : 1960
Nombre d'entrées en salles : N.C

Durée : 1 h 15 min.

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Nombre de visites :
3720


   

Le Film : 8.5/10

Résumé : Mais que s'est-il passé à Midwich, paisible village d'Angleterre, pour que naissent le même jour plusieurs enfants, dotés de faculté psychiques hors du commun ? Qui sont-ils, que veulent-ils... bénédiction ou malédiction ?

Avis : Adapté d'un roman de John Wyndham (the Midwich Cuckoos) Le Village des Damnés est l'illustration parfaite de ces filmms qui, avec assez peu de moyens, sont capables de créer une tension et une athmosphère lourde mettant à mal le bien-être du spectateur.
Ce film anglais de 1960 est assez représentatif de son époque en ce sens qu'il aborde de façon indirecte les peurs relatives à l'existence extra-terrestre : Sputnik s'était déjà balladé au-dessus de nous depuis 2 ans et Kennedy n'allait pas tarder à lancer son grand programme de conquête spatiale. Bref, qu'est-ce qui nous attendait dans l'exploration des lieux au-dessus de nos têtes, qu'allait-on découvrir ? Et si par une cynique ironie, ce n'était pas nous qui allions vers les extra terrestres, mais plutôt l'inverse ? Dès cette époque "l'inconnu extra-terrestre" alimentait l'imagination débridée des scénaristes, imagination qui allait nous donner de petit chefs d'oeuvre tels ce film ou le magnifique "jour où la terre s'arrêta".
Mais le parrallèle avec le film de 1951 de Robert Wise s'arrête là. En effet, tandis que ce dernier optait pour un message de paix délivré aux être humains par l'intermédiaire d'un extra-terrestre, le Village des Damnés opte pour un message beaucoup plus pessimiste : celui de la "cinquième colonne" extra-terrestre. L'extra-terrestre est parmi nous, dans notre sein, il ne nous aime pas et n'a qu'un seul but : nous asservir. Message terrible et angoissant, initié dans l'excellent Invasion of the Body Snatchers de 1956 et qui sera quelques années plus tard popularisé par l'excellente série The Invaders où un certain David Vincent doit "convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé".

A partir de ce postulat, le réalisateur Wolf Rilla va faire en sorte que l'angoisse et l'horreur montent en puissance pendant 75 minutes. Il y a en effet quelque chose d'Hitchcockien dans ce film notamment dans la représentation d'une menace qui pèse sur les personnages, d'une horreur invisible mais induite et qui prendra de l'ampleur jusqu'à son final dramatique. Le scénario situe le début du film dans un paisible village de la campagne anglaise. Pendant quelques heures, ce village est dans un black-out total : les villageois s'endorment subitement et nul ne peut pénétrer dans le village sans risque de s'évanouir immédiatement. On peut déjà noter l'originalité du film par rapport à d'autres métrages de l'époque : ce "sommeil" mystérieux est-il le fruit d'un esprit diabolique ? D'une erreur de l'armée dans la manipulation d'une arme nouvelle ? Nous ne le saurons jamais : pas de justification climatique pas d'explication iconoclaste ou logique, le propos du réalisateur étant ailleurs, notamment dans l'idée de cette cinquième colonne évoquée précédemment.

Après ce sommeil de quelques heures, le village se réveille doucement et l'horreur insidieuse va se manifester quelques mois plus tard lorsque toutes les femmes en âge de procréer vont se retrouver mystérieusement enceintes. Elles vont alors donner naissance à des enfants sexués mais plus ou moins semblables avec leur communauté de traits physiques : des cheveux blonds, un regard sombre et perçant. Il est temps alors pour le scénario de mettre en place son point central, à savoir la perception graduée que ces enfants sont dangereux, sont des monstres inhumains. Ainsi le film insiste-t-il de façon récurrente sur la grossesse accélérée des mères, allant de paire avec le développement physique et intellectuel des enfants jusqu'à l'ultime pouvoir : la capacité à lire les pensées d'autrui. C'est ici que certainement le film atteint son côté le plus subversif : déjà le principe d'une Imaculée Conception extra-terrestre avait de quoi faire s'étouffer la puissante Catholic Legion of Decency obligeant la MGM à délocaliser le tournage du film en Grande-Bretagne, mais qui plus est, balayer le principe de la jeunesse innocente en mettant en scène des enfants "qui relèvent du démon" : faut bien avouer qu'il y avait de quoi faire hurler dans les chaumières à l'époque de la conformité sociale bien-pensante qui marquait l'Amérique de cette fin des 50's. Le Village des Damnés est donc une étonnante et décalée variation sur la jeunesse et ses rapports au monde des adultes. Car ce qui met le spectateur mal à l'aise dans le film n'est pas l'explication du sommeil soudain de Midwich, ni même les pouvoirs des enfants, c'est surtout leur position supérieure à l'égard des adultes, position et attitude qui vont bien évidemment contre l'ordre naturel des choses, car nous sommes en 1950 et quoi de pire à cette époque, que la remise en cause de l'autorité parentale. Qu'un enfant prenne le pas sur un adulte, que son intelligence et sa maîtrise soient supérieures à celles des adultes, voici certainement ce qu'il y a de plus effrayant dans le film.

Imaginatif, intelligent, mis en scène de façon simple mais efficace, le Village des Damnés est un excellent film de Science-Fiction et de nombreux films y ont puisé leur inspiration. Du Fury de De Palma (pour le côté adolescents aux pouvoirs psychiques) au récent mais très mauvais Godsend (pour l'aspect autorité supérieure des enfants sur les parents) en passant par certains épisodes de Star trek NG (et son concept du "collectif Borg"), ils sont ainsi nombreux à reprendre des thématiques abordés dans ce court film d'1h15. Même le "Grand John" ne s'y est pas trompé puisqu'il nous offrit en 1995 un remake, intéressé peut-être qu'il était par le message politique du film. Car on ne peut le nier, les enfants blonds, le concept détourné de race supérieure ne sont pas sans rappeler certaines choses. Tandis que le collectivisme des esprits et la pensée unique en rappelleront d'autres tout aussi sinistres...


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format : 16/9 - Ratio : 1.77:1

Avis : Cette nouvelle édition est sans conteste une édition de référence. La qualité de l'image est très bonne avec un master très bien dépoussiéré (j'ai relevé deux ou trois plans plus abîmés que les autres). Le noir et blanc est bien contrasté et c'est un plaisir de voir ce film dans cet état. A noter que comme tous les films MGM repris par Warner, le film est recadré du 1.85 au 1.77.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 1.0 en anglais, français, italien - Sous-titres : anglais, français, arabe, italien

Avis : Là encore on peut saluer l'initiative proposant un mono d'origine très bien nettoyé. Les sons qui sortent sur l'enceinte centrale sont bien équilibrés et même la musique qui se réveille dans les moments de tension ne grésille à aucun moment. Même remarque pour la VF. Les sous-titres sont dispensables au besoin.


L'Interactivité : 0/3

L'ergonomie des menus :
Après le coutumier message sur le piratage, on nous propose un menu 16/9 sonorisé. L'accès aux chapitres et aux langues ne fait pas l'objet d'une transition et on notera l'aspect pénible de l'interactivité consistant à d'abord valider la langue pour revenir au sommaire et repartir dans le menu pour choisir la langue des sous-titres. Bref, tout ceci n'est pas très convivial (les chapitres ne sont ni animés ni sonorisés).


Les bonus :


Les Visuels : 0/1



La pochette / Le packaging

C'est un simple boîtier amaray affublé d'une jaquette assez laide (pourquoi ne pas avoir gardé l'affiche originale bon sang !). Bref, rien, mais vraiment rien d'extraordinaire.



La sérigraphie

La sérigraphie reprend le visuel du recto de jaquette. Belle qualité de définition mais profusion de logos qui gâche le rendu général.


Note Finale : (13/20)

Commentaires concernant cette critique

- le 13/02/2006 à 10:27 par ninnin4 : Belle critique qui donne envie de voir le film. J'avais adoré celui de Crapenter pourtant bien décrié, là ta critique m'a vraiement emballé.

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