Résumé : Maximus, glorieux général déchu, défie un empereur décadent, corrompu, incestueux et parricide, pour accomplir une destinée héroïque. L'homme est trahi, spolié, vaincu mais altier. Sa force est immense, sa colère aussi. L'arène sera la scène de sa vengeance. Sa rédemption flamboyante passera par le glaive du gladiateur. Et sa gloire retentira pour l'éternité.
Avis : Alors que les péplums avaient fait les beaux jours d'Hollywood des années 50-60, avec des films comme "La Tunique", premier film en cinémascope, "Spartacus", "Cléopâtre", et surtout "Ben Hur", ils étaient peu à peu tombés en désuétude et beaucoup crièrent au casse-cou quand Ridley Scott annonça son intention de mettre en chantier une histoire de gladiateur poussé par la vengeance. Un grand succès populaire fut néanmoins au rendez-vous, avec un film fort, porté par une histoire cruelle et émouvante et une grande esthétique photographique, habituelle chez ce réalisateur.
Le scénario de "Gladiator" met en scène des personnages historiques, mais ce n'est pas un film historique au sens où il ne respecte pas les évènements tels qu'ils se sont réellement déroulés. L'empereur Commode était bien dépravé, mais il n'a pas assassiné son père Marc Aurèle (qui est mort de la peste), et s'il est mort lui-même assassiné, ce n'est pas dans les circonstances décrites dans le film. Mais à partir du moment où l'on accepte le principe d'une histoire réécrite pour le besoin d'un film, on ne peut qu'apprécier un scénario bien bâti, faisant la part belle aux sentiments, à une certaine analyse du caractère des personnages, et à des scènes d'action spectaculaires. De plus les effets numériques, parfaitement intégrés à l'image, permettent une reconstitution de la Rome antique (et en particulier du Colisée) comme on ne l'avait encore jamais vue au cinéma. Le film est globalement violent, soit physiquement avec des scènes de combat filmées en plans rapprochés où le sang gicle et les têtes roulent par terre, mais aussi psychologiquement comme l'affrontement entre Commode et Marc Aurèle qui va être fatal au vieil empereur, ou la scène finale entre Commode et sa sœur Lucilla, où il exige sa soumission la plus totale et qu'elle soit la mère de ses enfants. La découverte par Maximus des restes de sa famille est également un moment très dur. Mais toute cette violence n'est pas gratuite, et n'a pour objet que de montrer les mœurs décadentes d'une société en déclin où la vie humaine n'avait pas la même valeur qu'aujourd'hui.
Le casting est absolument parfait, avec trois acteurs principaux au sommet de leur art. Russel Crowe interprète avec brio le général romain déchu, qui garde derrière son physique de baroudeur un cœur de paysan tranquille soucieux du bonheur de sa famille. Connie Nielsen joue Lucilla, la sœur de Commode, fière et forte, mais qui ne pourra pas vraiment résister à la tyrannie de son frère car elle veut sauvegarder la vie de son propre fils. L'actrice donne beaucoup de majesté à son personnage, et les nombreux gros plans sur son visage reflètent bien toutes les émotions vécues par la jeune femme. Enfin Joaquin Phoenix est extraordinaire quand il campe un Commode faible et entièrement soumis à ses pulsions primaires, et qui se sert de son pouvoir absolu pour assouvir ses envies. L'acteur joue avec sobriété ce monstre dont l'apparence mielleuse ne le rend que plus détestable. On signalera aussi Richard Harris en Marc Aurèle, et Oliver Reed, un formidable Proximo, chef des gladiateurs, qui malheureusement décèdera durant le tournage. La crédibilité du film est aussi assise sur une reconstitution historique minutieuse, aussi bien au niveau des décors que des costumes, et on fait un voyage dans l'empire romain antique, des froides contrées enneigées, aux confins de la Germanie, à l'Espagne brûlée sous le soleil.
Au delà de la magnificence visuelle de ce film, sa force réside également dans la peinture de sentiments comme l'amour et le sens du devoir, mais aussi la soif de pouvoir, la trahison, la cupidité, la vengeance. Et Ridley Scott sait prendre quand il faut le temps d'approfondir ces aspects, ce qui confère à "Gladiator" un équilibre judicieux entre les scènes d'action et les affrontements psychologiques. Le tout est souligné par une musique grandiloquente de Hans Zimmer et Lisa Gerrard, soutenue par des chœurs, dont le caractère apparemment excessif n'est là que pour souligner la démesure des situations, l'exemple le plus marquant étant le morceau qui accompagne la montée dans l'arène des protagonistes pour le combat final, alors que des pétales rouge sang tombent en pluie depuis les gradins. "Gladiator" marque ainsi un jalon inoubliable dans la filmographie de Ridley Scott, dont on ne pourra jamais dire s'il est meilleur ou moins bon qu'"Alien" ou "Blade Runner", tant ces trois films sont différents.
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
Avis :
L'image est d'excellente qualité, surtout pour un DVD sorti en 2001. La définition est excellente, les couleurs riches et contrastées, seule la compression est légèrement perfectible, la cause étant sans doute la longueur du film associée à 3 pistes sonores musclées plus les commentaires. Sur le plan artistique, on retrouve la patte du réalisateur, amoureux des plans léchés, des cadrages astucieux, et des jeux de lumière.
Le Son :
3/3
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1 en Français et en Anglais, DTS (mi-débit) en Anglais - Sous-titres : Anglais, Français.
Avis :
Le son est encore plus spectaculaire que l'image, chaque enceinte participant à des effets très marqués, avec une spatialisation qui soutient l'image, surtout lors des scènes d'action. Le départ des flèches enflammées au début du film illustre bien la qualité de cette bande sonore. Le caisson de graves s'en donne à cœur-joie, les dialogues sont bien séparés. Quant à la musique de Hans Zimmer, elle possède une grande ampleur et envahit la pièce. Il n'y a pas de différence technique marquée entre les pistes VO et VF en Dolby Digital.
L'Interactivité
:
2.5/3
L'ergonomie
des menus :
Menus animés et sonorisés, à l'esthétisme fouillé. Le film est découpé en 28 chapitres. On peut changer les sous-titres à la volée, mais pas de piste audio, et le point de lecture n'est pas conservé quand on repasse par le menu audio.
Les bonus :
Les nombreux bonus sont, à l'exception des commentaires qui collent au film, sur un disque spécifique, la plupart en 4/3 VOst.
Commentaires en VOst de Ridley Scott, du directeur de la photo John Mathieson et du monteur Pietro Scalia. C'est le réalisateur qui parle le plus, les commentaires étant pratiquement ininterrompus pendant les 2h30 du film. On a ainsi droit à de nombreux détails intéressants concernant aussi bien le scénario que les acteurs ou le tournage.
Onze scènes coupées (16 minutes au total), avec ou sans commentaires du réalisateur. La plupart sont intéressantes et permettent d'approfondir encore un peu plus la psychologie des personnages. On notera aussi la scène où l'on voit des chrétiens jetés aux lions. Il y a également, à la fin, un montage de 7 minutes réalisé avec des plans divers sans ordre précis et mis en musique.
Making of de 25 minutes réalisé pour la chaîne HBO, avec interviews et extraits du film. Fait un peu doublon avec les commentaires, en moins complet compte tenu de la durée.
Du sang dans l'arène: documentaire de 50 minutes consacré aux gladiateurs, avec des interventions d'historiens.
Hans Zimmer et la musique de Gladiator : reportage de 20 minutes mettant en relief le compositeur, qui se révèle, lors des interviews, très passionné par son sujet.
Le journal de bord de Lucius : pages de textes sous forme de journal tenu par Spencer Treat Clark qui joue le fils de Lucilla. Pas transcendant, et la forme est rébarbative malgré quelques photos pour agrémenter les textes.
Story-boards détaillés de 8 séquences du film plus quatre qui n'ont pas été tournées. On notera la grande qualité des dessins. Ces séquences sont complétées par une rubrique intitulée "Conception artistique" qui présente des dessins de costumes ou décors.
Galerie de photos. Près de 200 photos réparties en 6 thèmes. Comme souvent, on regrette que ces photos ne remplissent pas mieux l'écran.
Bande-annonce, teaser, et 4 spots TV.
Filmographies de 9 acteurs et 12 membres de l'équipe technique, pas très détaillées mais avec des éléments biographiques.
Notes de production: 13 pages de textes peu passionnantes.
Boîte en carton assez luxueuse contenant deux alvéoles noires style digipack. Le visuel est original et se distingue de l'affiche du film, le titre en façade et sur la tranche étant soulignés en lettres d'or. Un livret 4 pages présentant des notes de production et la liste des chapitres est inséré dans la boîte.
Le disque du film reprend le visuel du boîtier, celui des bonus est tiré de l'affiche du film. Les deux sérigraphies sont imprimées finement, y compris le rond central. Les textes légaux sont assez discrets, les logos un peu moins.
- le 10/01/2006 à 07:46 par surfeur51 : Le packaging est celui de la sortie. Les rééditions ultérieures ont un boîtier moins luxueux, les disques étant identiques. - le 09/01/2006 à 23:28 par drouvre : C'est une version particulière ? - le 07/01/2006 à 17:17 par surfeur51 : La piste DTS est bien en Français, c'est un loupé de ma part.
Bonne Année à toi aussi, et continue à nous livrer tes propres analyses, toujours bien argumentées. ...voir tous les commentaires...
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