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DVD A LA LOUPE


L'INSPECTEUR HARRY - CLINT EASTWOOD ANTHOLOGIE

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L'inspecteur Harry - Clint Eastwood Anthologie DVD sorti le 12/12/2001


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Année de production : 1971
Durée du film : 1 h 39 min.
Acteurs: Clint Eastwood

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Nombre de visites :
1530


   

Le Film : 10/10

Résumé : Une femme se fait tuer dans sa piscine par un tueur perché sur un toit. Il explique à la police, par téléphone, qu'il compte tuer une personne par jour, tant qu'une rançon de 100 000 dollars ne lui aura pas été remise. On confie l'affaire à l'inspecteur Harry Callahan, qui refuse dès le départ de verser la rançon...

Avis : Longtemps catalogué comme film réactionnaire tendance facho par une fange de la population et des critiques, j’ai eu beaucoup de réticences à voir ce film et ce n’est qu’à 25 ans passés que j’ai décidé de visionner cette série policière de très haute facture qui a manifestement influencé bon nombre de cinéastes par la suite et d’horizons cinématographiques forts différents.

Il est impossible de visionner cet « Inspecteur Harry » sans penser imaginer une seconde que le Martin Riggs de « L’arme fatale » ou le John MacLane de la série des « Die Hard » ne soient pas des copies (parodie ??) d’Eastwood transposées dans les décennies qui ont vue leur production : les 80’s pour « Leathal Weapon », les 90’s pour « Piège de cristal ». Tous les ingrédients qui font du grand Clint ce flic hors du commun se retrouvent dans les héros cités précédemment : tête de mule, réplique qui tue, courageux limite téméraire, sens du devoir et refus des conventions…etc. Cependant, contrairement à ses successeurs, on a eu vite fait de cataloguer ce type de fasciste mais qu’en est-il vraiment ?
Est-ce un type qui va casser du ‘nègre’, du juif ou du mexicanos pour le plaisir ? Non ! Est-ce un abruti de flic qui se fout de la vie d’autrui lors de ses affrontements avec les voyous ? Que nenni ! Est-ce un homme à côté de ses pompes, limite crétin qui ne comprend rien à ce qui se passe autour de lui ou qui obéit au doigt et l’œil à une autorité sans comprendre le pourquoi d’une décision? Niet ! Harry Callahan est un homme intelligent, intègre, bien plus philanthrope qu’on a bien voulu nous faire croire : il faut voir l’acharnement dont il a fait preuve pour trouver la jeune victime du serial killer et sa déception face à son échec. Son réel problème vient qu’il s’est endurci à cause de la difficulté du travail et la solitude qui l’habite. Il est le reflet exact dans le monde urbain de ces cow-boys solitaire qui habitaient ses westerns tournés auparavant.
Mais alors, peut-on le taxer quand même de réactionnaire ? Je pense que oui. Surtout si on le replace dans le contexte de la sortie du film. Imaginez un peu : nous sommes en 1971 et on sort tout juste de la période Flower Power, période où l’autorité s’est faite beaucoup plus laxiste et depuis laquelle on cherche à tout expliquer par la psychiatrie : si un individu viole une femme, c’est qu’il a eu une enfance malheureuse, il faut donc l’excuser et minimiser sa peine car ce n’est pas de sa faute….Et voilà que déboule sur nos écrans ce grand échalas qui applique la loi à la lettre et qui ne s’embarrasse pas des rouages habituels qui plombent les interventions policières : on met en danger la vie d’honnêtes citoyens ou la mienne, je tire dans le tas pour défendre les nécessiteux. Ni plus, ni moins ! Son principal souci, c’est qu’il vise juste et bien et donc que ces (rares) coups sont toujours fatals. On peut comprendre que ça ait fait hurler à l’époque mais depuis, beaucoup d’eaux ont coulé sous les ponts. Charles Bronson a longuement déblayé le terrain avec son « Justicier dans la ville », « L’arme fatale » a élargi le public et les « Die Hard » ont gigantisé ce type de film. Et ouis, et puis….on pourrait dire que l’autorité policière revient à la mode. Avec aujourd’hui un Sarkozy qui veut karcheriser les banlieues afin de mieux monter sur le trône en 2007, notre inspecteur Harry l’air d’un enfant de cœur.
Tiens, d’ailleurs, à propos de politique, ce qui m’a le plus plu chez ce policier, c’est son refus de laisser entraver ses enquêtes par des malversations politiciennes. Par là, il rejoint le fondement même des institutions démocratiques modernes qui veulent que la justice, afin de mieux faire appliquer les lois votées par le peuple et rédigées par l’état, soit totalement indépendante des hommes politiques. Ca qui pouvait faire passer Dirty Harry pour un anarchiste indiscipliné montre qu’il est en fait le total opposé. Il est un vrai garant des bases de nos républiques.

Bien, on a éclairci la psychologie et les intentions du film, maintenant, qu’est-ce qui fait de lui une icône qui 35 ans après, reste une figure emblématique du film policier ?
Et bien tout d’abord, il y a Clint Eastwood lui-même. A l’époque, la flamme du western vient de s’éteindre (« Il était un fois dans l’ouest », c’était il y a 3 ans) et avec lui le personnage du Cow-boy solitaire. Hors, c’est ce personnage même qui a fait connaître Eastwood au grand public. Difficile de trouver un personnage aussi caractérisé que celui de Blondin dans la trilogie des dollars de Sergio Leone. Et pourtant, c’est le tour de force qu’ont réalisé Clint et Don Siegel. Toutes ses caractéristiques écrites ci-dessus en sont pour une bonne part mais il y a aussi la façon qu’a eu le génial réalisateur de traiter son personnage. La psychologie est fouillée, ses dialogues sont ciselées et parfaitement adaptés à l’acteur (on ne compte plus les tirades devenues cultes du type : ceci est un magnum.44, il peut t’arracher la tête…etc…) et sa classe, sa démarche, le traitement qu’Eastwood lui-même a imposer à son personnage font un peu penser au Tony Montana de « Scarface »
Ma comparaison avec ce film n’est pas fortuite et je pense que ces deux chef d’œuvre ont au moins deux points commun. Même si leurs héros respectifs sont diamétralement opposés, ils ont su traverser les décennies sans tomber dans le kitsch et le has been et ce grâce aux acteurs qui leur ont donné corps et durablement marqué les esprits au point que chaque génération y retrouve certains de ses points de repères notamment dans le parlé et la gestuelle. Ainsi, si beaucoup de nos jeunes s’amusent à imiter Tony Montana notamment dans la grande scène finale du métrage, on se prend à rêver d’avoir la même classe nonchalante que Callahan et bénéficier de cette répartie verbale qui fait de lui cet être cynique et froid qui avait tant rebuté les spectateurs et les critiques de l’époque. Alors on apprend par cœur ses célèbres tirades !

Mais ceci ne serait rien sans la façon dont Don Siegel l’a immortalisé. Et c’est là le deuxième point commun avec le film précédemment cité : la qualité de la réalisation.
En effet, l’ensemble est d’une incroyable modernité visuellement parlant. Certes, la musique reste très datée 70’s mais il faut avouer que les derniers succès tarantinesques avec l’utilisation majeure de tubes de ces années là permettent de mieux faire passer la sauce musicale. On échappe par contre aux tics visuels inhérents aux productions post soixante huitardes et le montage sec et nerveux sans tomber dans le trop découpé permet de mieux dynamiser les scènes d’action (Formidable course poursuite à pied dans une carrière, ou l’assaut d’un bus lancé à pleine vitesse que même le hurlant « Speed » n’égale pas). On a vraiment l’impression que ce film est tout récent et seuls quelques signes nous prouve le contraire : la ‘jeunesse’ de Clint Eastwood, les costumes… Il serait impossible de modernité à propos de ce film sans mentionner la maîtrise de la caméra dont fait preuve le vieux loup Don Siegel. L’utilisation de caméra à l’épaule (scène du stade) lors de l’action) était alors en vogue à l’époque (« French connection ») mais totalement remis au goût du jour depuis « La mort dans la peau ». Et à propos du stade, admirez l’envolée par travelling arrière de la caméra…transcendant. De même pour la façon de cadrer son héros. Que ce soit lors de l’attaque de la banque ou l’attente du bus, tout est là pour le mettre en valeur ainsi que son flingue d’ailleurs avec l’embout proche de la caméra et le flic en arrière plan…excellent, je vous jure ! Enfin bon, il faut que je garde des choses à dire sur les suites. A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore vu les suites et donc je ne peux me permettre de porter un jugement dessus. Mais j’espère qu’elles seront dignes de leur ‘père’. En tout cas, je ne manquerai pas de vous faire profiter de mon avis. En tous cas, si vous ne connaissez pas ce film, jetez vous dessus. Polar urbain à la noirceur telle qu’on en fait plus, hommage visuel aux films policiers des années 30 mais tout en bousculant profondément les codes du genre, ce film est la première pierre des polars de nos jours. Il a durablement marqué les esprits et sera à mon avis une source d’inspiration durable pour les cinéastes en quête de savoir faire et d’idées visuelles. Un film qui n’a pas vieilli et qui surpasse encore nombre de ses successeurs.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35 :1

Avis : Warner a bien su rectifier le tir ! Après une première édition calamiteuse tant sur le plan de la qualité du master (colorimétrie, nettoyage) que celui de la compression, cette nouvelle version est nettement meilleure. Bien sûr, il subsiste de constants petits défauts type points noirs ou rayures mais les couleurs sont vaillantes et les gros plans font preuve d’une précision redoutable. Format 2.35 tout à fait adapté à ce type de réalisation !


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en anglais, 1.0 en français et italien. - Sous Titres : Français, italien, arabe.

Avis : Oubliez de suite la version française ! Si le doublage est plutôt correct, cette piste est vraiment étriquée pour ce type de spectacle et a facilement tendance à saturer. Ce sentiment est nettement plus fort quand on a goûté à la phénoménale piste 5.1 de la Vo. La spatialisation est exemplaire. Il n’y a aucun souffle et la dynamique est bien là pour faire trembler les murs de votre installation. Une piste incroyable quand on se référence à son âge. Bien de gros blockbusters actuels ne bénéficient pas d’une aussi bonne qualité. A signaler les pistes de sous titre pour malentendants en anglais et italiens mais pas en français !!??


L'Interactivité : 2.5/3

L'ergonomie des menus :
Menus fixes, non sonorisés, aucune transition entre chaque page. Digne de la préhistoire du dvd !! Cela dit, on a vu plus laid en terme de fond d’écran : ici, il s’agit à chaque fois du Clint dont une où il sourit…incroyable non ??


Les bonus :

  • Page fixe sur le casting et l’équipe technique sans aucun lien avec une filmographie quelconque
  • Featurette d’époque de près de 7’. La qualité est plutôt moyenne techniquement parlant mais elle est assez originale dans le sens où elle compare l’inspecteur Harry à ses illustres prédécesseurs dans le cinéma, extraits de films à l’appui.
  • Extraordinaire documentaire conçu pour le dvd qui en ½ h revient sur les conditions de création du film, sur sa suite directe « Magnum Force » et les influences qu’il a engendré. Les intervenants sont nombreux et hétéroclites. Jugez un peu : Schwarzenegger, John Milius, Clint Eastwood, Ted Post… Passionnant
  • Interview séparées des protagonistes du bonus précédent ce qui malgré quelques redondances permet d’approfondir le sujet.
  • Bande annonce originale en 16/9ème et très bien nettoyée.
  • Pas mal pour une édition même pas estampillée collector. Il ne manquait qu’un commentaire audio de Clint et ça aurait été parfait.


    Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    Ceux qui auront de la chance (comme moi) de se trouver un des premiers tirages de cette éditions bénéficieront des boîtiers cartonnés à volets qui faisaient la particularité de la maison Warner au début des l’ère du dvd. Depuis, ils ont abandonné ce produit un peu classe au profit d’horribles boîtiers amaray. Dommage ! Quoiqu’il en soit, si le support change, la jaquette reste la même et typique de la collection ‘Clint Eastwood Anthologie’ avec Clint en noir et blanc et costard cravate sur toute la hauteur à gauche, l’inscription de la collection qui prend la moitié de la partie restante et l’affiche originale en encart dans ce qui reste de place. Dit comme ça, on à l’impression que c’est chargé mais les designer ont bien fit leur travail et l’aspect collection, une fois tous les films réunis est remarquablement réussi.



    La sérigraphie

    Je passerai beaucoup plus rapidement sur la sérigraphie tant elle fait antédiluvienne : pas de sérigraphie, juste le titre en français et en anglais dans la partie haute, les logos en bas. Remarquez, ça fait moins à critiquer !


    Note Finale : (17.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 22/11/2005 à 10:43 par Aérochouf : Mythique : LE FILM que je recommande, d'ailleurs il suffit de lire ton excellente loupe pour s'en convaicre ;o) Clint avait découvert là un rôle formidable qui reste inoubliable, le DVD de cette nouvelle édition est en effet remarquable quand on connait l'age du film.

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