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Les arts martiaux de Shaolin - Edition 2 DVD |
DVD sorti le
05/07/2005 |
Le Film :
8.5/10 |
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Résumé : Deux orphelins dont les parents respectifs ont été tués par le même homme, le Seigneur He Suo connaissent des destins différents. Le premier Zhi Ming est envoyé au Temple de Shaolin du Nord par sa mère. Le second Sima Yan est confié au Temple du Sud par son oncle. A l'approche de l'anniversaire de He Suo, Zhi Ming et Sima Yan, décident chacun de leur coté d'assouvir leur vengeance...
Avis : Troisième volet d’une trilogie commencée au début des années 80, « Les arts martiaux de Shaolin » est intéressant à plus d’un titre. Premièrement, il est le témoin de la fin des prestigieux Shaw, il est une réalisation de Liu Chia-Liang et surtout, il est le film où explose véritablement le jeune talent Jet Li, jusqu’alors simplement connu pour ses nombreux titres de champions du monde de Kung-Fu.
Ce film ‘fait tâche’ dans la prestigieuse galerie filmographique de la Shaw Brothers notamment par l’ampleur de ses décors. En effet, alors que le studio est en crise face au succès grimpant des kung-fu comédies amorcées par la bande à Jackie Chan, Samo Hung et toute l’équipe de la Golden Harvest (fondée par Tsui Hark et dont la meilleure partie du catalogue est distribuée par HK Video), les frères Shaw obtiennent, en plus du talent indescriptible de Liu Chia-Lang, l’autorisation de filmer en Chine (Alors qu’il s’agit d’entreprises HK) et d’obtenir des décors naturels splendides ainsi que de véritables temples Bouddhistes favorisant la crédibilité de l’histoire, ceci en nette opposition avec l’utilisation majeure de décors de studio (certes superbes mais visibles à cent lieus), largement exploitée jusqu’ici.
Il est clair que jusqu’à maintenant, je n’ai pas vu de films asiatiques aux décors si merveilleux et il est clair que ceci a largement été à la base du succès du film.
D’autre part, il faut voir le nombre de figurants et le soin qui a été apporté aux costumes. C’est du quasi jamais vu. On se croirait dans une superproduction tendance péplum !.
Parlons maintenant un peu de Jet Li…..C’est fou comme cet homme était prédestiné au succès quand on voit ce petit bijou ! Ses prouesses martiales sont véritablement époustouflantes et pour moi cela confirme qu’il est à mettre au même niveau que Jackie Chan, Bruce Lee ou plus récemment Tony Jaa. Ici, pas besoin de câbles ou d’effets numériques à deux balles (d’ailleurs, à l’époque, ça n’existait pas !) pour assister à des combats et des cascades hors du commun. Cet homme est purement et simplement élastique et sons sens de la rigueur font de lui un combattant hors pair comme on en trouve peu de par le monde.
Ce qui frappe le plus ici par rapport à ses réalisations plus récentes, c’est la diversité de son jeu. Il fait vraiment preuve d’un talent comique (voire la scène de travestissement pour échapper à ses poursuivants) certes très marqué par le jeu chinois mais qui prouve qu’il ne sait pas simplement que jouer le bloc de force pur et dur impassible et qui se contrôle en permanence. Cela rejoint d’ailleurs ce que j’ai pu dire dans ma loupe de « il était une fois en Chine VI ».
Quant au réalisateur et à la mise en scène, cela mérite qu’on s’attarde un peu plus. Il faut savoir que Liu Chia-Liang a auparavant été un des plus grands directeurs de combat qu’ait connu Hong-Kong et cela se ressent tout au long du film. Comme le dit très justement le critique Charles Tesson dans un des suppléments du dvd, il privilégie la beauté et la diversité des combats au montage et à la surenchère de violence. On est ainsi très loin des débordements hémoglobiniques et de sauvagerie des films de Chang Cheh. Ici, on ne se bat pas pour tuer ou se défendre mais pour aspirer à un bien être (voir la scène de guérison du moine). Cette façon de voir les choses colle d’ailleurs parfaitement à l’esprit de Shaolin ce qui fait que je pense que seul Chia-Lang pouvait réaliser ce film.
Pour la beauté des combats, le metteur en scène a choisi d’utiliser de magnifiques plans séquences qui font ainsi la part belle aux splendides chorégraphies et aux somptueux décors cité plus hauts. On rejoint un peu, dans un style beaucoup moins nerveux et agressif, les combats de « Ong Bak » où, comme là, le talent de l’acteur, sur le plan martial notamment, permettait au réalisateur de se contenter de simplement le suivre avec sa caméra et de ne pas utiliser les artifices du montage qui font que n’importe quel neuneu souple comme un verre de lampe donne l’impression d’être un véritable adepte des arts martiaux (Keanu Reeves dans « Matrix » par exemple.
Ce génial réalisateur a aussi pris des parti pris esthétiques innovants grâce à des cadrages des fois quelques peu particulier qui donnent une touche unique aux images notamment lors des combats où malgré la complexité de la mise en place des plans séquences hyper travaillés, la caméra semble s’insérer au cœur même des affrontements pour prouver à la fois la précision des coups portés et dynamiser et crédibiliser ces rixes.
Pour finir, je vais parler un peu du scénario qui est un peu le point faible du film.
Il n’y a en effet aucune originalité dans le script et je dirai même que l’histoire est un peu chiante car tellement rebattue (une sempiternelle histoire de vengeance) et surtout ne détaillant que trop peu la psychologie des personnages (peut-être faut-il avoir vu les deux autres épisodes pour mieux les connaître, chose que je n’ai pas eu l’occasion de faire). La première demi heure a été vraiment dure pour moi pour accrocher car tous les points intéressants du film (décors, combats, idées de mise en scène) ne sont encore pas mis en place.
Je retiendrai cependant 2 points positifs.
Le premier est que pour une fois, les héros ne sont pas que des saints puisque ce sont eux qui cherchent à se venger de façon plus que sommaire.
D’autre part, et c’est autre point de divergence avec Chang Cheh, les femmes occupent une importance égale celle des hommes, que se soit sur le plan de la psychologie que sur les capacités martiales.
Je conclurai donc en vous invitant d’urgence à découvrir ce fleuron du film d’art martial, un des derniers témoins d’une qualité comme on n’en fera jamais plus.
Les qualités mise en scéniques sont là et il est toujours intéressant de voir ce qui est à la base du succès international de la star Jet Li qui malgré ses 19 ans faisait déjà preuve d’un talent d’acteur et de combattant unique en son genre.
Une pure merveille du film d’arts martiaux malheureusement légèrement ternie par un scénario qui n’est pas à la hauteur du reste.
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L'Image :
3/3 |
Détails techniques
:
Format vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35 : 1
Avis :
Que dire de plus des images sinon que la restauration est extraordinaire ?! Tout est absolument parfait, de la colorimétrie qui rend parfaitement hommage aux décors et aux costumes, en passant par une compression exemplaire et un nettoyage des tâches et autres rayures plus que réussi. Du très grand travail comme sait le faire WildSide notamment dans cette collection SB. Bravo
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Le Son :
2/3 |
Détails techniques
:
Dolby Digital mono 2.0 en français & mandarin – Sous Titres : Français.
Avis :
Rien de bien extraordinaire dans ce mono 2.0 si ce n’est que le travail effectué est tout aussi exemplaire mais manque un peu d’envergure par rapport à ce que aurait pu donner un remixage 5.1 auquel se serait volontiers prêté le film. Pas de souffle ni de saturation sur les deux versions. Doublage français relativement correct pour l’époque.
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L'Interactivité
:
1/3 |
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L'ergonomie
des menus :
Menus en 16/9ème, sonorisés et animés et introduits par des scènes du film. L’organisation des pages de menu fait fortement penser à celle des dvd de la collection HK avec, dans un ensemble très lisible les titres en bas et le haut occupé par une scène d’entraînement. Très beau et très ergonomique !
Les bonus :
Hormis les bandes annonces d’introduction et un lien internet, vous ne trouverez rien sur le dvd du film, l’intégralité des bonus étant regroupé sur la deuxième galette :
’La plume de Shaolin’ est en fait un entretien pompeux de quelques minutes avec le fier de lui Sze Yeung-Ping, scénariste du film et qui a aussi collaboré aux deux volets précédents. Son arrogance sur un scénario pourtant trop basique rend cette interview trop peu intéressante.
’Il était une fois Liu Chia Liang’’ est quant à lui un passionnant entretien d’une vingtaine de minutes avec l’éminent critique Charles Tesson qui revient sur les conditions de découverte du film par le public français et sur la carrière du réalisateur en général. A voir absolument !.
Pour conclure les galeries photos et affiche imprimable auraient fini par rendre cette édition collector dispensable par rapport à la single si le boîtier n’avait pas été aussi beau.
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Les Visuels :
1/1 |
La pochette / Le packaging
Très beau digipack 3 volets sans surétui cartonné. Les tons pastel sont majoritaires et chaque titre (ou écriture) est judicieusement sur la jaquette. L’intérieur atteint le superbe avec en guise d’arrière plan la reconstitution d’une scène d’entraînement dans les même tons que l’extérieur du boîtier. Un travail d’orfèvre qui ne fait que plus regretter le fait que les sérigraphies ne complètent pas ce fameux décor.
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La sérigraphie
Comme je l’ai dit plus haut, les sérigraphies tranchent avec l’arrière plan du digipack. Elles sont néanmoins tout aussi réussies avec sur chaque galette Jet Li dans une position de combat. Les logos sont très discrets et la sérigraphie inclut le rond central.
Bravo Wild Side.
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