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DVD A LA LOUPE


LA CITé DE DIEU - EDITION 2 DVD

Lui écrire Hotkiller

La cité de Dieu - Edition 2 DVD DVD sorti le 09/11/2004


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : M6 Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Date de sortie en salle : 12 mars 2003
Nombre d'entrées : 141 000 env.

Durée du film : 1 h 57 min.

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Nombre de visites :
2705


   

Le Film : 10/10

Résumé : Fusée est un gamin brésilien craintif et timide. Petit Zé, lui, veut devenir le plus grand criminel de Rio. A travers 3 décennies, l'itinéraire de ces gosses sur fond de violence extrême dans l'une des favellas les plus terribles du Brésil : la Cité de Dieu.

Avis : Il est de ces films dont le spectateur ne ressort quasiment jamais indemne. Il est de ces films qui sont un véritable coup de poing "dans la gueule" tellement virulent qu'on en ressort ébranlé, choqué et dubitatif. Il est de ces films qui vous prennent aux tripes tellement les images sont d'une cruelle réalité ou d'une violence toujours justifiée. Au même titre que Soldat Bleu, Midnight Express, ou le plus récent Old Boy, la Cité de Dieu fait partie de ces films qui restent dans l'inconscient collectif parce que le message qu'ils nous délivrent va au delà d'un simple spectacle de cinéma.
Mais attention, le réalisateur Fernando Meirelles est loin d'être un réalisateur complaisant ou voyeur : la violence de son histoire n'est jamais gratuite et plus que de choquer son spectateur, il choisit un discours presque informatif au regard de la vie de cette favella en général et au regard de la violence envisagée comme une banalité quotidienne en particulier. Pour celà, son film est découpé en trois époques distinctes : les années 60, 70 et 80. Comme fil conducteur, il suit l'itinéraire de plusieurs gamins de cette cité à travers les âges : de ceux qui deviendront des caïds locaux à ceux qui voudront s'en sortir, Meirelles nous conte ces parcours de vie dans la misère, les choix de ses gamins qui malgré eux s'enfermeront dans la spirale infernale de la violence sur fond de pauvreté économique et sociale.

La première partie du film commence donc dans les années 60 : le réalisateur nous présente deux personnages principaux (dont nous suivrons l'évolution au fil des années) : Fusée, qui désire devenir photographe (mais qui malheureusement n'a pas les moyens de s'acheter un appareil) et Petit Zé que l'on pourrait qualifier de "natural born killer". Le réalisateur nous propose donc de suivre ces deux chemins de vie, ces deux existences qui prennent des directions différentes mais qui au final ont ce terrible point commun : tout faire pour survivre. Ingénieusement, pour narrer cette époque, le réalisateur utilise sur tous les plans un filtre donnant une lumière très jaune aux images : les rues, les personnages apparaissent comme baignés par le soleil et cette colorimétrie s'inscrit en total décalage avec le propos du film. Installée en périphérie de Rio, cette favella ne semble pas sordide : les gamins jouent au football et les bâtiments ne semblent pas délabrés ou insalubres. Au point que la scène finale de cettre première époque s'inscrit en décalage avec la narration précédente : un massacre dans un hôtel sera l'occasion pour Petit Zé d'assouvir sa soif de brutalité et le réalisateur inscrit alors la culture de la violence comme la fille naturelle de la pauvreté et du désespoir.

Seconde époque, les années 70 dépeignent assez bien la période d'errements et de doutes que peut constituer l'adolescence. Fusée hésite à basculer dans le monde du crime tandis qu'il tombe amoureux de la jeune et belle Angelica. Il gardera sa virginité tant au regard de l'un que de l'autre, tandis que Petit Zé commence à organiser le commerce de la drogue dans la Cité en compagnie de son copain Béné. Là encore le message social du réalisateur s'accentue : certes, la violence et le danger règnent en maître absolu mais le plus dramatique est la faible importance accordée à la vie humaine en soi. Vous naissez, vous (sur)vivez et vous mourrez dans la Cité de Dieu, entouré que vous êtes par l'indifférence et la peur. Comme une gifle au visage des politiques qui ont parqué les oubliés du miracle brésilien dans une sorte de ghetto, celui-ci, en complète autarcie commence à s'organiser, à s'auto-suffire, dans une version cannibalisée de la vie en société, la Cité se nourrissant de ses morts pour lui permettre de s'affranchir du développement économique et de la croissance du reste du pays. Nouveau choix technique du réalisateur pour cette seconde période : les couleurs sont plus sombres et participent assez bien à retranscrire l'ambiance parfois glauque de la favella. La caméra est bien souvent épaule pour mieux décrire le chaos de cette Cité, et les mouvements de caméra rapides et furtifs ajoutent une extrême vérité à l'histoire racontée.

Enfin la troisième époque, plus centrée sur les 80's verra l'aboutissement du parcours de vie des deux personnages principaux avec ce triste constat : la Cité est organisée en gangs rivaux qui se livrent une guerre sans merci. Ni la Police, ni les services médicaux n'entrent dans la Cité de Dieu. Comme un zombie au milieu d'une ville qu'il ne reconnaît plus, Fusée survit toujours tandis que Petit Zé organise la haine comme règle de conduite et mode de vie. Fusée s'accroche désepérément à son rêve de photographe tandis que les rêves de Petit Zé sont jonchés de morts amis ou ennemis, parce qu'il est moins désespérant d'être le Roi en Enfer que le second dans le Royaume des Misérables. Là encore, pour cette troisième et dernière partie du film, la technique filmique du réalisateur évolue à nouveau : la lumière radieuse du début du film a laissé la place aux éclairages nocturnes, les mouvements de caméra sont moins saccadés et il intègre un peu plus l'espace dans ses scènes (scène de la mort de Béné, de la poursuite du poulet, etc...) comme si au bout du compte le dramatique destin des personnages n'était pas dû à leurs choix de vie mais à la fatalité mortuaire de cette Cité. Pour donner plus de crédibilité au récit, Fernando Meirelles raccorde son film à de véridiques images télévisuelles montrant notamment l'un des caïds de la Cité de Dieu, Manu le tombeur, lors de son arrestation. La puissance visuelle du film acquiert alors une autre dimension, plus viscérale, puisque le spectateur découvre, médusé, la véracité des faits qu'il vient de voir depuis deux heures. C'est d'ailleurs la dernière phrase de Fusée dans le film ("Ah, je vous ai pas dit, vous voulez savoir le meilleur....c'est que tout celà est réellement arrivé") qui finalement donne une dimension beaucoup plus humaniste au récit (l'effet n'aurait pas du tout été le même si la phrase avait été placée en début du film), rendant la dramaturgie du film beaucoup plus palpable et plus concrête.

Outre une mise en scène particulièrement soignée, le réalisateur a su s'entourer d'un casting exceptionnel de gamins des rues. En mélangeant comédiens professionnels et amateurs le réalisateur donne une véracité poignante à son récit, véracité que l'on retrouve aussi bien dans le jeu d'acteurs que dans les répliques et attitudes des personnages. Aucun des jeunes comédiens n'est pris à défaut : tous, sans exception accomplissent une performance naturelle de comédien peu commune. La composition musicale est également parfaite en ce qu'elle colle magnifiquement aux images. Le Brésil est un pays où la musique revêt une grande importance, où tout un peuple est à la fois chanteur et danseur et même dans la Cité de Dieu, le réalisateur réussit cet incroyable pari de mêler artistiquement une musique enjouée et rythmée avec des images d'une rare violence.

Il est prévu qu'en 2006, une suite intitulée "la cité des hommes" soit donnée à ce premier film. En attendant, savourez celui-ci qui, une fois achevé, vous laisse K.O, conscient que vous êtes d'avoir vu une sorte de volet de l'émission "strip-tease" dopé à la cocaïne et au riot gun ; conscient que vous êtes que la violence n'est que la fille-mère de la misère, cette salope qui se fout de votre personnalité et de vos désirs, qui vous broie petit à petit au point qu'il est préférable de mourir plutôt que de vivre "na la cidade de Deus".


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format video : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : L'image est d'une grande beauté et d'une définition impeccable. Le transfert sur DVD sait parfaitement rendre hommage aux filtres utilisés par le réalisateur (notamment la période 60's) avec des couleurs parfaitement contrastées et bien étalonnées tout le long du métrage. Master sans tâche et aucun problème de compression ne viennent gâcher la qualité intrinsèque du film. Du très bon travail.


Le Son : 3/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 et DTS (-mi-débit) 5.1 en Portugais - Dolby Digital 5.1 et Dolby Surround en Français - SOus-titres : français

Avis : Cocktail détonnant de dialogues, de sons d'ambiance et de musique, la bande sonore de ce film est parfaitement exploitée dans les remixages proposés. Caisson de basse utilisé à bon escient, surrounds quasiment allumés en permanence, le tout bénéficie d'une excellente dynamique avec des dialogues aiguisés qui sont très précis par rapport au reste du fonds sonore. A tout prendre, choisissez la VO en DTS qui est un chouya plus relevée que le 5.1 classique. Pour la VF, il est clair que la traduction ne peut rendre compte de tous les dialogues et façons de parler du film.


L'Interactivité : 2.5/3

L'ergonomie des menus :
Les menus au format 16/9 reprennent des images du film et sont alimentés en fond sonore par la musique électrique du film. Les transitions sont agréables et rapides (mouvement en 3D d'un révolver pour le film, d'un appareil photo pour les bonus) mais on regrettera un chapitrage insuffisant puisque le film qui fait légèrement moins de 2 heures n'est découpé qu'en 12 chapitres...! L'ergonomie générale est cependant agréable à l'oeil et facile à prendre en main.


Les bonus :

Le DVD du film présente comme bonus le commentaire audio du réalisateur, du directeur photo et du scénariste : ce qu'il en ressort essentiellement est la passion qui a animé ces 3 personnes dans l'élaboration de ce film. Tous les plans sont bien expliqués (on en apprend d'ailleurs pas mal sur les cadres utilisés et le montage qui en a été fait) et en dehors de toute technique filmique, les intervenants reviennent sur nombre d'anecdotes et conditions de tournage pour mieux retranscrire la misère sociale de certaines parties du Brésil. Riche et passionnant, un commentaire sous-titré en français à ne pas rater.

DVD n°2 :

  • Making of : d'une durée d'environ 50mn (format 4/3) ce making of revient sur le casting et surtout la formation des jeunes comédiens. Méthodes de travail disséquées et commentées par les professeurs d'expression artistique, tout concourt à ce que l'on apprécie d'autant plus le film compte tenu du travail préparatoire qui fut nécessaire.
  • Scènes coupées : 14 scènes sont présentées. On notera surtout celle de l'attaque de l'hôtel durant les années 60 qui est plus révélatrice que celle qui fut finalement retenue.
  • Interview de Paulo Lins (15mn) : il s'agit de l'auteur du livre original dont est tiré le film. On retiendra qu'il a énormément collaboré avec Fernando Mereilles pour l'adaptation du scénario. Personnage passionnant à écouter, on prend légèrement peur lorsqu'il explique que la violence du film est moindre que celle de son livre original...!
  • Révolte à la cité de Dieu : à la manière Beavis et Butthead, il s'agit d'un cartoon d'une minute ou Petit Zé braque l'Oscar, dégoûté qu'il est que le film n'ait pas eu de récompense. Marrant sans plus.
  • Bande annonce : une excellente bande annonce bien rythmée et qui dit juste ce qu'il faut pour avoir envie de voir le film.


  • Les bonus sont donc d'un intérêt remarquable pour prolonger le plaisir pris à voir le film. Le commentaire audio est véritablement passionnant et l'on retiendra surtout le making of qui rend grandement hommage au travail de tous les professionnels intervenus dans la pré-production. Une édition vraiment à la hauteur.


    Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    L'édition proposée est un amaray revêtu d'un sur-étui cartonné (on perd le digipack de l'édition précédente édité par H2F figurant dans le Top Packaging) : la reprise de l'affiche originale nous donne une image choc qui, sans résumer le film à elle toute seule en donne une assez bonne idée. Les couleurs du sur-étui rappellent les choix photos de la première partie du film et le rendu est très agréable. On notera cependant une erreur de jaquette avec une durée de métrage mentionnant 2h15 de film, ce qui n'est pas le cas (un peu moins de 2 heures)



    La sérigraphie

    la sérigraphie du film reprend l'affiche originale tandis que celle des bonus nous montre Petit Zé et Béné du temps de leur enfance dans les années 60. Les deux sont de très bonne qualité avec cet aspect brillant et ce rond central imprimé qui permet de profiter au mieux des images sélectionnées. Mentions légales et logos sont très discrets. Rien à redire tant du point de vue de la conception que du résultat.


    Note Finale : (19/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 07/08/2006 à 21:52 par ninnin4 : Je viens de voir The constant gardner du même réalisateur...et bien ça y est...le soupçon d'âme y est et son oeuvre gane en poésie et en émotion alors que le sujet est, j'ai trouvé, encore plus dur et insupportable
    - le 05/05/2006 à 20:54 par ninnin4 : J'ai visionné ce petit bijou cette AM et j'avais oublié que tu en avais fait la critique. Pendant tout le visionnage, j'me disais : Hotkiller a du adorer ce film....et voilà, j'me suis pas trompé. Pour ma part, je rejoindrai un peu le point de vue de Reno11. C'est vrai que j'ai pris mon pied tant le réal fait preuve de virtuosité visuelle mais aussi scénaristique au point que je le qualifierai volontiers de Reservoir dogs croisé avec Pulp Fiction et Magnolia....Je ne lui reprocherai qu'une petite chose, c'est d'apporter un soupçon d'âme qui aurait fait de lui le chef d'oeuvre incontesté du cinoche brésilien. Ma note : 9/10
    - le 25/05/2005 à 16:47 par ninnin4 : Ce film, avant même de l'avoir vu (je l'ai en stock depuis quelques temps déjà) me paraissait indispensable mais au vu de ta critique (une fois de plus excellente), je vais me ruer dessus dés que j'aurais l'esprit un peu reposé (pas mal de tracas ces temps ci). Bravo encore à toi Hotkiller.
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