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Les DVD
de la Zone 2

DVD A LA LOUPE - IL éTAIT UNE FOIS LA RéVOLUTION - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire Hotkiller
Il était une fois la révolution - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 05/04/2005


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Editeur : MGM
Distributeur :
MGM

Année de sortie en salle : 1971

Durée du film : 2 h 30 min.

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Nombre de visites :
1089


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : Pendant la Révolution mexicaine de Pancho Villa, un péon mexicain et un révolutionnaire irlandais font équipe, l'un pour cambrioler une banque, l'autre pour participer activement au mouvement d'insurrection nationale....

Avis : Longtemps qualifié à tort de "film de commande", parce que Sergio Leone devait simplement en être le producteur (et Peckinpah aux commandes), "La Révolution" est pourtant un excellent film du réalisateur italien qui achève ainsi son "cycle" de réalisation baptisé "Western Spaghetti".
Le scénario, comme dans beaucoup de films de Leone voit l'association de deux persponnages que tout oppose : le premier, Juan Miranda, est un paysan-bandit, braqueur de diligences, violeur et tueur à l'occasion et dont le rêve n'est autre que le cambriolage de la banque de Mesa Verde. Miranda, c'est le symbole de toute la misère de la population mexicaine de cette époque. Avec ses nombreux enfants il est occupé non pas à vivre mais véritablement à survivre.
Le second, John Mallory, est un révolutionnaire de l'IRA en fuite pour l'assassinat de trois personnes en Irlande et qui voit en ce Mexique de début du 20ème siècle en proie à la confusion la plus totale, une opportunité de reprendre les armes et de balayer la tyrannie en place. Mallory c'est au départ le symbole de l'arrogance européenne, le symbole de l'intellectualisme révolutionnaire pour qui la Révolution n'est pas une fin en soi mais l'occasion de donner un sens à sa vie.
C'est donc l'association des ces deux personnages si particuliers que va nous conter Leone. La première scène de cette rencontre est en fait un résumé de tout le talent du réalisateur : musique "humoristique" de Morricone et bien évidemment, close-ups sur les visages. Léone, en cinéaste qui a inventé le cinéma du regard nous livre une scène entre les deux personnages chargée à la fois de tension et d'humour (la moto de Mallory/la diligence de Miranda) avec cette fameuse réplique, le "Duck you, sucker" qui devait au départ servir de titre au film.

Humour que l'on retrouve d'ailleurs disséminé tout le long du métrage et qui finalement met en valeur les passages plus graves du film. Car "La Révolution", sans forcément être un film politique, est aussi un film qui en parle. Le propos de Leone (comme dans tous ses films d'ailleurs) est certes de mettre en valeur des destins de vie, mais il est aussi plus profond que la simple description de cette improbable rencontre entre deux personnages que tout oppose. Comme pour Il était une fois dans l'Ouest où le réalisateur s'intéressait, qu'on le veuille ou non, à la construction d'un pays dans la violence et dans le sang, Leone utilise dans le cas présent la Révolution mexicaine comme moteur de son scénario et des évènements vécus par les personnages. Et tout son art c'est de prendre finalement des personnages dont les convictions les plus profondes vont être ébranlées. Miranda voit la Révolution comme un évènement historique de plus sans intérêt pour lui puisqu'il n'y trouve pas de contrepartie financière. Pour Mallory, le Mexique est pour lui l'occasion de peut-être accomplir de grands choses au nom d'idéaux tout droit sortis d'ouvrages théoriques.

A travers ces deux conceptions de la vie, la "Révolution" apparaît alors comme l'un des films les plus critiques du réalisateur : dès le début, en nous montrant des passagers d'une diligence en train de manger de façon écoeurante (technique du zoom poussée à l'extrême) devant Juan Miranda, Leone règle ses comptes avec le monde qu'il exècre certainement le plus : la bourgeoisie suffisante, prétentieuse et raciste. De façon ironique, grâce à la petite famille de Juan, ces bourgeois finiront nus dans une mare à cochons, l'endroit certainement le plus en adéquation avec leur conception de la vie et leurs idées.
Par la suite le réalisateur pose le douloureux problème de la Révolution en elle-même. A quoi sert-elle et surtout qui sert-elle ? Son constat est rempli d'amerturme. Cette tristesse prend corps dans la merveilleuse scène où Juan Miranda déclare de façon simple et prosaïque ce qu'est la Révolution à Mallory, à savoir que la Révolution ce sont des hommes qui savent lire et qui vont voir ceux qui ne savent pas lire... Merveilleux monologue tellement rempli de sincérité et de vérité au point que Mallory en jettera son ouvrage de référence sur le patriotisme. Leone dresse donc ce triste constat par la bouche de Miranda, à savoir que les Hommes ne sont bons que dans une seule chose : leur façon de vouloir constamment s'entretuer.
Mais il va encore plus loin dans son analyse de la violence au nom des idées lors d'une scène suivante où une partie des révolutionnaires ainsi que la totalité des enfants de Miranda sont retrouvés tous assassinés dans une grotte : au nom de quelle idée pourrait-on justifier la mort d'enfants ? Au nom de quel principe pourrait-on accepter de façon résignée que soit massacré le symbole de la pureté et de la joie de vivre ? Cette scène est capitale pour l'évolution de nos deux personnages : touché dans sa chaîr, Miranda qui depuis le début du film vivait la Révolution de façon indirecte (héros bien malgré lui après la libération des prisonniers politiques détenus dans la banque de Mesa Verde) va alors se servir de cette Révolution pour assouvir un besoin de vengeance et de justice à l'égard de la douleur qui le cisaille. Pour Mallory, c'est la remise en question de tout son mode de pensée et de ses convictions profondes, l'idiotie du principe sacré du "combat pour ses idées" jaillisant de façon sanglante à ses yeux. Mallory comprend peut-être alors qu'il est vain d'essayer de changer l'Homme et le monde, vain de donner sa vie pour des idées car au final la vie est peut-être le bien le plus précieux qui soit.

Changés dans leur appréhension du cours des choses et du "comment va le monde" les deux personnages, dans la suite de leur itinéraire, donnent à nouveau à Sergio Leone l'occasion de critiquer de façon acerbe les comportements humains : son film fustige tout ce qui de près ou de loin ressemble à une dictature et les exécutions massives donnent un ton encore plus mélodramatique (mais jamais larmoyant) à l'histoire. Enfin, dernier aspect politique du film, Sergio Leone pose aussi la question de la délation sous la torture : arrêté, l'un des leaders de la Révolution dénoncera ses camarades pour avoir la vie sauve. Cette scène où Mallory s'aperçoit de la traîtrise de celui qui manipule les masses lui rappelle une blessure morale non refermée qu'il avait intimement vécu en Irlande. Dénoncé par l'un de ses amis dans un pub, il dut fuir après avoir assassiné cet ami et deux policiers. Intangibilité des choses et des moments, répétion de la bêtise, Mallory subit les évènements plus qu'il ne les dirige et avec cette scène s'envolent ses dernières pensées libertaires. Toutefois, la fin du film nous redonnera l'occasion de recroiser ce leader et alors que Mallory, qui ne le juge plus, lui demandera de sauter du train bourré de dynamite qui se dirige vers les troupes gouvernementales, ce dernier restera à bord et sacrifiera sa vie. Mallory déclarera à son propos que c'était un vrai révolutionnaire mais le mot dans sa bouche raisonne comme s'il s'agissait d'un vrai imbécile, combattant perdu d'une cause somme toute futile comparé à l'absurdité du monde en général. La fin du film permet à Leone de finalement donner raison au jugement pragmatique de Miranda. Mallory meurt lors du dernier combat révolutionnaire et Juan se retrouve seul face au monde et à lui-même. La Révolution lui a tout enlevé, sa chair et le peu d'amitié qui lui restait à donner et Leone met un point d'orgues à cette Révolution où personne, bon ou mauvais, n'y trouvera son compte.

Pour interpréter le film Sergio Leone a choisi un excellent casting notamment dans le choix artistique de James Coburn : fin et élancé, son physique si particulier donne beaucoup de profondeur au personnage de Mallory à la fois volontaire et désabusé. On peut peut-être plus facilemnt regretter le choix de Rod Steiger, puisqu'à l'origine était prévu Eli Wallach, dont le personnage de Tuco dans Le Bon, la Brute et le Truand aurait parfaitement collé à l'image que Leone voulait donner de Miranda. Qu'importe, Rod Steiger signe une composition elle aussi éblouissante, celui-ci, lors des scènes dramatiques (scène de la grotte) donnant encore plus de vie au cadrage du réalisateur italien, qui là encore, nous sert, en terme de technique cinématographique, un modèle du genre. Enfin, le film atteint une dimension encore plus universelle grâce à l'icomparable talent du musicien Ennio Morricone qui offre ici l'une de ses partitions les plus achevées, sa musique se faisant à la fois naïve et lyrique selon les scènes.
Un dernier mot sur la teneur de cette édition : celle-ci nous présente enfin le film dans sa version intégrale (l'odieuse édition précédente correspondant à l'édition américaine tronquée et amputée). Ainsi nous retrouvons le message du pré-générique avec la phrase de Mao-Tsé Toung sur la Révolution envisagée comme un acte de violence mais aussi et surtout le dernier flashback irlandais de Mallory. En train de mourir celui se rappelle les jours heureux irlandais (merveilleux flashbacks de Leone au ralenti avec notamment la scène du regard des deux amis lors de la trahison dans le pub) ou tour à tour une femme l'embrassait puis changeait de partenaire et embrassait l'ami de Mallory. Mallory, rêvait d'une société où la femme serait l'égal de l'homme, d'une société moderne affranchie des tabous moraux et du dictat de la religion et qui mettrait en valeur l'épanouissement de l'être humain. Rêve utopiste du personnage et peut-être rêve d'utopie de Leone lui-même, toujours est-il que cette scène jugée choquante fut censurée par la moralité bien-pensante américaine qui changea également le titre, transformant le Duck You Sucker original en Fistful of Dynamite créant artificiellement un lien avec l'un des films précédents de Leone, Fistful of dollars.
L'édition proposée est donc, complète, autant que faire se peut, permettant d'apprécier encore et encore l'un des films de Leone les plus intime, les plus touchant et les plus vrai.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1

Avis : Enfin ce merveilleux film sort dans une édition où l'image est d'une apparence propre et bien nettoyée. Le piqué est assez précis notamment dans les gros plans et les couleurs sont bien étalonnées mais semblent moins chaudes que ce que l'on pourrait attendre d'un technicolor. On regrettera aussi un aspect pas suffisamment noir sur certains scènes sous-éclairées. Mais dans l'ensemble, ne boudons pas notre plaisir, cette édition surpasse, et de loin l'édition précédente.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français et en anglais - Sous-titres : français et anglais

Avis : C'est quand même dommage que l'éditeur ne nous propose pas le mono d'origine restauré et ce pour 2 raisons : d'une part il est aisé aujourd'hui de donner du dynamisme à une piste sonore même si celle-ci est en mono simple. D'autre part, les remixages proposés, notamment en français donnent une impression de spatialisation qui n'est pas en adéquation avec les images. Pour la piste anglaise, cela semble plus harmonieux mais guère plus. C'est vraiment dommage que pour ce genre de film, MGM fasse du 5.1 pour de basses raisons commerciales plutôt que de s'attacher à bien restaurer une oeuvre d'origine.


L'Interactivité : 3/3

L'ergonomie des menus :
Après deux bande annonces, le sommaire apparaît. Le menu est au format 16/9 et baigne dans la musique fabuleuse d'Ennio Morricone. On remarquera en bas de l'écran les effets de flamme semblant brûler l'écran. Toutefois, la calligraphie et la couleur utilisée (rouge) sur un fond marron orangé rendent l'ergonomie générale un peu fastidieuse, couplée qu'elle est aux icônes tout vilains de MGM, auxquels on ne comprend jamais rien...! Les menus font l'objet d'une transition (la même à chaque fois) et le chapitrage est présenté sur des écrans sonorisés avec 4 vignettes animées.


Les bonus :

DVD n°1 : Commentaire audio par Sir Christopher Frayling : spécialiste mondial et incontesté des films de Leone, cet anglais nous livre un commentaire audio attachant, bien fait et riche en anecdotes (casting et pré-production surtout).

DVD n°2 : il est entièrement consacré aux bonus relatifs au film.

  • Documentaires : 2 documentaires d'une durée d'environ 30 mn au total sont proposés et viennent en écho au commentaire audio du premier disque. Intéressant d'un point de vue culture cinématographique ces documentaires se laissent véritablement regarder avec plaisir.
  • Versions alternatives : explications sur tout ce qui a fait la légende du film, les différents montages, les coupes (citation de mao, etc...) mais aussi et surtout des scènes coupées totalement inédites.
  • Il était une fois en Italie : c'est une courte présentation (5mn) d'une future exposition dédiée à Sergio Leone qui se déroulera en juillet 2005 à Los Angeles. On notera l'immense diversité des objets qui seront présentés (story-boards originaux, armes de tournage, etc...)
  • Restauration à l'italienne : présentation de la méthode de restauration du film, intéressante mais un peu courte (5mn)
  • Comparaison des lieux de tournage : un bonus peu intéressant en soi mais sympathique puisqu'il nous montre ce que sont devenus aujourd'hui les lieux de tournage du film (9mn).
  • Matériel promotionnel : spots radio et bande annonce ainsi qu'une galerie de photos complètent ce DVD spécial bonus.


  • Au final cette édition fait enfin honneur au film de Sergio Léone. Un montage respecté et des bonus intéressants (surtout le commentaire audio) font de cette édition, non pas un "top du top" mais une édition au-dessus de la moyenne et qui ne décevra pas les fans.


    Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Joli digipack inséré dans un fourreau au carton glacé épais. Le digipack se compose de 3 volets. Les couleurs utilisées sont chaudes et d'une définition exemplaire. A noter la photo au recto du fourreau qui est d'un très bel effet. Avec le digipack est livré un petit livret de 5 pages qui donne de pertientes informations sur le film. Rien à redire, MGM nous gratifie d'un beau DVD dans un bel emballage, complètement à la hauteur du film.

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    Les sérigraphies sont d'assez bonne qualité. On regrettera les logos un peu trop voyants mais dans l'ensemble le résultat est bon et, c'est la volonté de l'éditeur, les sérigraphies s'inscrivent dans le décor du digipack accentuant ainsi le côté "fresque" tant du film que du pack dans son ensemble.

    [ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]


    Note Finale : (18/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 21/04/2005 à 20:58 par Non : Sauf que pas. En réalité, cette édition souffre du même problème que "et pour quelques dollars de plus" et "le bon la brute", à savoir une VF anifestement bricolée à partir des masters yankees, et donc, pour chaque réplique qui ne fait pas partie des versions tronquées, le même pingouin qui la lit à haute voix. En l'occurence, dans ce cas, le "et moi alors" chuchoté par un Juan dévasté, qui prend un ton d'annonce de supermarché. Donc, une bande sonore, du coup, magistralement dévastée, et un DVD rigoureusement inachetable. Gardez votre vieille VHS. (Et oui, la VF compte, puisque c'est du 100% Leone - supervision, choix des doubleurs, choix des répliques, de l'humour, etc. Leone, plus francophone qu'anglophone, a produit des VF généralement meilleures que ses versions anglaises.)
    - le 08/04/2005 à 08:17 par Hotkiller : Salut Reno11 et merci à nouveau pour les compliments. Effectivement 9,5 tout simplement parce que pour moi, dans la filmo de Leone, Il était une fois dans l'Ouest reste quand même un cran au-dessus tant au niveau de la direction artistique que du scénario. On pourrait qualifier "l'Ouest" de film "sérieux" et "Le Bon..." de film "débonnaire", la "Révolution", en dernier film de la période western de Léone, étant un savoureux mélange des deux. La Révolution est un merveilleux film cela va de soi mais il me "scotche" moins que "l'Ouest" dont la première scène restera pour toujours une "révolution" visuelle. Pour ninnin4 : effectivement, t'as des yeux de rapace, c'est bien le menu de fisful of dollars qui figure sur le verso du boîtier. Délirant ça....! Quand ils vont corriger leur erreur les gars de chez MGM, on aura des digipack ultra collector....lol !
    - le 07/04/2005 à 23:47 par reno11 : Hotkiller , je suis une fois de plus médusé par la qualité de ton écriture et la profondeur de ton analyse. Tu devrais peut-être penser à une reconversion professionnelle lol. Juste un point de détail sur ta notation : peux-tu m´expliquer pourquoi cette note de 9,5? Que manque-t-il selon toi à ce film pour qu´il mérite la note de 10? La présence d´Elli Wallach que tu sembles regretter? Autre chose? Merci
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